"Ma successeuse devra être belle sinon elle ne sert à rien" : la sortie consternante du Dalaï lama

Publié le Jeudi 24 Septembre 2015
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Une femme doit être belle sinon, elle ne sert à rien : la sortie consternante du Dalaï lama
Une femme doit être belle sinon, elle ne sert à rien : la sortie consternante du Dalaï lama
L'heure de la retaite aurait-elle sonné pour le Dalaï lama ? Dans une interview accordée à la BBC, le chef spirituel tibétain s'est illustré par son sexisme en affirmant que son éventuelle successeuse se devrait d'être "très séduisante" sous peine de "ne pas servir à grand-chose".
À lire aussi

Le Dalaï lama a beau se revendiquer "féministe" et affirmer qu'il "se bat pour les droits des femmes", le chef spirituel n'en rate décidément pas une quand il s'agit de ressortir les clichés les plus éculés sur le soi-disant "tempérament féminin".

La preuve avec l'interview qu'il a accordée à la BBC en début de semaine. Interrogé dans un premier temps au sujet du sort réservé aux réfugiés par le journaliste de la chaîne, Clive Myrie, le Dalaï lama s'est ensuite exprimé sur celui ou celle qui prendra sa suite comme chef spirituel.

Et c'est là que ça dérape. S'il n'exclut pas qu'il puisse s'agir d'une femme, le Dalaï Lama n'a pas peur de reprendre à son compte nombre de stéréotypes qui collent à la peau de la gent féminine. "Pourquoi pas ? Les femmes, biologiquement, font preuve de plus de réflexion." "Et de compassion", réplique Clive Myrie, ce qu'approuve le Dalaï lama. Merci les gars.

Mais le Dalaï lama ne s'est pas arrêté là. Décidément peu avare en réflexions sexistes, le leader tibétain croit bon d'ajouter : "Les femmes devraient avoir plus d'importance dans ce monde... Mais si c'est une femme, elle devra avoir un visage très séduisant, sinon ça ne servira pas à grand-chose."

Et quand Clive Myrie, visiblement gêné, lui demande s'il s'agit d'une plaisanterie, le Dalaï lama rétorque "Non, c'est vrai !"

Ce n'est pas la première fois que le chef spirituel bouddhiste est épinglé pour flagrant délit de sexisme . En 2009, alors qu'il recevait le Prix international de la liberté décerné par le National Civil Rights Museum, aux États-Unis, il avait déjà affirmé que "les femmes sont par nature plus compassionnelles à cause de leur biologie et de leur capacité à nourrir les enfants à la naissance" avant d'appeler toutes les femmes du monde à prendre exemple sur "les infirmières et les mères" pour "créer et diriger un monde plus compatissant". Et les féministes, dans tout ça ? "Certaines féministes ont trop d'émotion, que je ne l'aime pas", avait déclaré le leader bouddhiste. Au moins ça a le mérite d'être clair.