10 livres à emporter dans sa valise cet été

Publié le Mercredi 05 Juillet 2017
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
2017 : 10 livres à emporter sur la plage cet été
2017 : 10 livres à emporter sur la plage cet été
Dans la valise de vacances parfaite, on trouve un bikini, un kilo de robes légères, un tube de crème solaire, mais surtout des livres pour accompagner nos pérégrinations sous le soleil. Thriller, polar, comédie, drame familial... Découvrez nos dix recommandations littéraires pour l'été 2017.
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Lire, c'est bon pour la santé, et en plus, c'est l'activité parfaite quand on prépare des vacances 100% détente au soleil. Terrafemina vous a concocté une sélection de romans effrayants, feel good, drôles, ou émouvants, mais dans tous les cas, résolument addictifs. Alors, on se met quoi sous la dent cet été ?


1 – Poppy et les métamorphoses, de Laurie Frankel

Poppy et les métamorphoses
Poppy et les métamorphoses

C'est un roman émouvant et solaire, une histoire bien ancrée dans notre époque que nous offre l'Américaine Laurie Frankel. Le Poppy en question s'appelle d'abord Claude. Petit dernier d'une fratrie de garçons, Claude démontre très vite une sensibilité très féminine. Il aime porter des robes, des barrettes qui brillent et préfèrent les histoires de princesses à celles mettant en scène des chevaliers. Soutenu par ses parents et ses grands frères fantasques, Claude se mue doucement en Poppy, la petite soeur que personne n'attendait. De plus en plus questionnée dans notre société, la binarité de genre est abordée ici avec beaucoup de talent. Laurie Frankel évite de tomber dans le tragique (qui colle malheureusement souvent à la peau des personnages LGBTQ+) pour nous conter avec tendresse la transformation de Claude en Poppy et son impact sur son entourage. Encore trop souvent incomprise, la transidentité est mise à l'honneur dans ce livre gracieux. Bouleversant, mais aussi très drôle, Poppy et les métamorphoses est une ode à l'acceptation de l'autre. A emporter dans sa valise oui, mais à conseiller à ses amis lecteurs également.

Ed. Fleuve, 576 pages, 21,90€

2 – Dis-moi que tu mens, de Sabine Durrant

Dis moi que tu mens
Dis moi que tu mens

Son premier roman traduit en France, Ce que tu veux, était déjà un brillant thriller addictif. Pour son retour en librairie, Sabine Durrant a décidé de continuer sur sa lancée et de s'amuser avec nos méninges. Dis-moi que tu mens raconte l'histoire de Paul Morris, un écrivain britannique ayant connu un succès fulgurant dans sa jeunesse avec la publication de son premier roman. Mais aujourd'hui, Paul Morris est un auteur sans le sou, obligé de retourner vivre chez sa mère. Égocentrique, sexiste, toujours prêt à mentir pour redorer son image, l'écrivain va voir sa vie basculer en acceptant l'invitation à dîner d'une ancienne connaissance. Pris dans la toile de ses mensonges, il va terminer son tour de piste sous le soleil brûlant de la Grèce. En toile de fonds : la disparition jamais élucidée d'une adolescente. Paul Morris a-t-il quelque chose à voir avec ce drame ? Sabine Durrant livre un thriller diablement intense où faux semblants et jeux de piste s'entremêlent brillamment. A dévorer et vite.

Ed. Préludes, 416 pages, 16,90€

3 – Babayaga, de Toby Barlow

Babayaga
Babayaga

Publicitaire le jour, écrivain la nuit, Toby Barlow n'a pas son pareil pour nous emporter dans des voyages littéraires extraordinaires. Son premier roman, Crocs, mettait à l'honneur une lignée de loups-garous dans un Los Angeles empreint d'étrangeté. Tout aussi jubilatoire, Babayaga s'installe dans le Paris de l'après-guerre. On y croise des sorcières russes vénéneuses, un publicitaire (évidemment) transformé en James Bond malgré lui, des agents de la CIA, et un policier parisien transformé en puce... ce qui ne l'empêche pas d'avoir des états d'âme. Pour ce roman, Toby Barlow s'est notamment inspiré de l'implication de la CIA dans le journal littéraire Paris Review, qui servait de couverture à un espion en mission. Mais dans Babayaga, on sent aussi le burlesque et le fantastique de Mikhaïl Boulgakov. Un roman virevoltant avec une jolie touche féministe où se mêlent aventure, histoire d'amour et comédie pure, qui ravira les amoureux de réalisme magique. Un petit bijou de littérature qu'on vous recommande chaudement.

Ed. 10/18, 576 pages, 8,80€

4 – Quelques heures à tuer, d'Heidi Pitlor

Quelques heures à tuer
Quelques heures à tuer

Si Quelques heures à tuer se présente comme un thriller, Heidi Pitlor en profite surtout pour passer au scalpel une relation amoureuse. Hannah et Lovell sont en couple depuis bientôt vingt ans. Installés dans une banlieue résidentielle, parents de deux enfants, ils mènent en apparence une vie tranquille. Mais après une dispute plutôt violente, Hannah décide de s'accorder un peu de répit. Alors elle prend sa voiture et s'arrête sur une plage qu'elle aime. Là, un inconnu engage la conversation avec elle. Le soir, Hannah ne rentre pas chez elle. Les jours passent... D'un chapitre à l'autre, l'auteure offre la parole à Lovell et Hannah. Doucement, les contours d'une relation chaotique se dessinent. Et pendant que les reproches, les non-dits et les ressentiments s'accumulent, le destin d'Hannah se fait plus précis. Qui est l'inconnu rencontré sur la plage ? L'épouse et mère disparue va-t-elle finir par rentrer chez elle ? Avant d'offrir enfin toutes les réponses, Heidi Pitlor s'accorde le luxe de balader son lecteur. Une torture finalement très plaisante.

Ed. Actes Sud, collection Actes Noirs, 256 pages, 22€

5 – Les filles de Roanoke, d'Amy Engel

Les filles de Roanoke
Les filles de Roanoke

Les filles de la famille Roanoke sont belles autant qu'elles sont riches. Petites chanceuses ? En apparence seulement. Car dans cette tribu, toutes les filles de la lignée ont tendance à mourir dans des circonstances tragiques. Quand Allegra, l'une des dernières filles Roanoke disparaît, sa cousine, Lane, revient après des années d'absence dans la maison familiale pour tenter de comprendre. Dans la lignée de Sur ma peau, sublime thriller familial de la grande Gillian Flynn, Les filles de Roanoke est un véritable page-turner. Amy Engel pose son intrigue dans une ville brûlante du Kansas et instille doucement une atmosphère étouffante, proche du huis clos. Passant aisément du passé au présent, l'auteure démontre comment un lourd secret peut avoir un impact sur plusieurs générations de femmes. Un roman d'une noirceur fascinante.

Ed. Autrement, 350 pages, 22€

6 – La Mythologie Viking, de Neil Gaiman

La Mythologie Viking
La Mythologie Viking

Pour les amoureux de fantastique et de science-fiction, Neil Gaiman est considéré comme un demi-dieu. Auteur de nombreux comics, c'est surtout avec le roman American Gods (2001) que ce sympathique américain devint une star de la littérature de genre. Et alors qu'American Gods - réputé inadaptable - vient tout juste d'être adaptée en série télé par Starz, Neil Gaiman, lui, est de retour en librairie avec La Mythologie Viking. Passionné par les dieux nordiques depuis son enfance, l'auteur a fait un lot de recherches impressionnant pour nous relater à sa façon à lui des mythes légendaires mettant en scène Thor, Loki, Odin et les autres. Dans ce livre, on croise ainsi des hommes qui se transforment en animaux, on découvre comment est né Mjöllnir, le marteau de Thor, et on apprend par la même occasion que les dieux sont loin d'être les sages qu'on imaginait. Un livre instructif, original et drôle à la fois.

Ed. Au Diable Vauvert, 320 pages, 20€

7 - L'été dernier à Syracuse, de Delia Ephron

L'été dernier à Syracuse
L'été dernier à Syracuse

Soeur de Nora Ephron, papesse de la comédie romantique américaine, Delia Ephron a co-écrit de nombreux scénarios (Vous avez un mess@ge, Quatre filles et un jean) et est l'auteure d'une dizaine d'ouvrages. Son premier roman traduit en français, L'été dernier à Syracuse, est un plaisir coupable à savourer sous un soleil de plomb (histoire se mettre dans l'ambiance). On y suit deux couples de riches américains en vacances en Italie. Il y a d'abord Lizzie, la journaliste en perte de vitesse et son époux Michael, un écrivain à l'ego démesuré, puis Finn, un restaurateur gouailleur et dragueur et Taylor, son épouse collé monté. Entre ces quatre personnalités divergentes : Snow, la fille adolescente énigmatique de Finn et Taylor. Rapidement, on devine qu'un drame s'est noué dans la petite ville sicilienne. Chacun à leur façon, les protagonistes vont raconter, s'expliquer, et peut-être même tenter de s'innocenter. Roman à suspense autant que drame amoureux, L'été dernier à Syracuse rappellera probablement à certains La piscine, film culte de 1969.

Ed. Michel Lafon, 350 pages, 19,95€

8 – Tinder Surprise, d'Ana Ker

Tinder Surprise
Tinder Surprise

Larguée par l'homme de sa vie, Joséphine, trentenaire parisienne plutôt bien dans ses baskets, se retrouve au fond du trou. Pour lui redonner du poil de la bête, ses copines lui lancent alors un challenge (de taille) : rencontrer 20 hommes en 10 jours grâce à Tinder. Un pari fou pour celle qui ne connaît rien à l'amour 2.0. Avec légèreté et humour, Ana Ker nous raconte les "matchs" Tinder de son héroïne, ses rencontres les plus incongrues, ses parties de jambes en l'air plus ou moins réussies, et puis ses prises de tête intimes en découvrant que gérer trois "dates" en même temps, c'est loin d'être facile. Joséphine va-t-elle trouver le nouvel homme de sa vie sur l'appli de rencontres ? Une chose est sûre, "Sur Tinder il y a vraiment de tout. Comme dans un supermarché". Un roman feel good et piquant qui parlera forcément aux Millennials, ces amoureux des temps modernes.

Ed. Albin Michel, 256 pages, 17€

9 – Modern Lovers, d'Emma Straub

Modern Lovers
Modern Lovers

Dans Les vacanciers, Emma Straub chroniquait les vacances sous le soleil d'une famille new yorkaise. Et puisqu'elle a le don pour tirer le portrait des habitants de la Big Apple, la voici qui remet ça avec Modern Lovers, un nouveau roman qui sent bon les grandes vacances, le chou kale et les petits drames. Cette fois-ci, l'auteure américaine se penche sur Brooklyn et quelques-uns de ses habitants. Ils sont quarantenaires, s'aiment ou se déchirent. Il y a Elizabeth et Andrew, dont la sortie prochaine d'un film fait remonter des sentiments enfouis à la surface. Zoë et Ruby, un couple de lesbiennes au bord de l'implosion, et au milieu de ces adultes paumés, deux adolescents que tout opposent et qui vont pourtant se trouver. Comédie à la Shakespeare, Modern Lovers dépeint avec ironie et tendresse ces New-yorkais bourgeois bohème dont on aime bien se moquer. En toile de fonds, Brooklyn, ce district en perpétuelle mutation, apparaît comme un personnage à part entière. Un livre vitaminé qui fait du bien au moral.

Ed. Presses de la Cité, 300 pages, 21,50€

10 – La solitude est un cercueil de verre, de Ray Bradbury

La solitude est un cercueil de verre
La solitude est un cercueil de verre

Initialement publié en 1986, La solitude est un cercueil de verre ressort ces jours-ci aux éditions Denoël. Tout droit sortie de l'imagination de Ray Bradbury (Fahrenheit 451, Chroniques martiennes), ce polar envoûtant nous entraîne à Venice, Californie, sur les pas d'un jeune écrivain emporté dans une sombre enquête. Par une nuit pluvieuse, alors qu'il est dans le tramway, un homme à la voix caverneuse lui murmure à l'oreille : "La solitude est un cercueil de verre". Apeuré, l'auteur descend du tramway avant de découvrir un cadavre dans un endroit incongru. Aidé d'un flic à la fibre littéraire, et alors que les corps vont commencer à s'accumuler, le narrateur va s'improviser détective. Superbement bien écrit, poétique, La solitude est un cercueil de verre est un vibrant hommage aux romans noirs, le pendant fantaisiste des écrits de James Ellroy. Un petit plaisir à lire ou à relire pour se faire peur entre deux plongeons entre les vagues.

Ed. Denoël, 384 pages, 15€

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