10 livres captivants à emporter dans sa valise cet été

Publié le Jeudi 07 Juillet 2016
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
10 livres à emporter dans sa valise pour l'été 2016
10 livres à emporter dans sa valise pour l'été 2016
Sea, sex and bouquins... cet été, partez à l'aventure sans bouger de votre serviette avec notre sélection de 10 romans ultra passionnants. Romance, suspense, histoires de famille, grand classique : il y en aura pour tous les goûts.
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1 – Albert sur la banquette arrière, de Homer Hickam

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C'est l'histoire d'Homer et d'Elsie, un coupe de jeunes mariés qui quitte sa petite ville minière de Virginie-Occidentale pour déposer un drôle de paquet en Floride : un alligator prénommé Albert. Cette drôle de bête a été offerte à Elsie le jour de son mariage par son amour de jeunesse. Mais le jour où Albert tente de grignoter la jambe d'Homer, c'en est trop. Le mineur décide de le ramener chez lui, quoi qu'en dise son épouse. Commence alors un road trip complètement loufoque à travers les Etats-Unis des années 30.

Sur leur route, Elsie et Homer vont croiser un écrivain célèbre, être enlevés par des pirates, devenir anarchistes malgré eux et même être témoins d'un braquage... Surtout, ce voyage impromptu va leur permettre de faire le point sur leur relation, Elsie ne s'étant jamais vraiment remise du départ de son premier amour. Ouvrir Albert sur la banquette arrière, c'est naviguer constamment entre réalisme et scènes oniriques. Le ton est décalé, les personnages sont complètement farfelus, et le décor un peu hors du temps invite clairement au voyage. Une petite pépite tordante et émouvante.

Ed. Mosaïc, 416 pages, 19,90€

2 – Avenue des mystères, de John Irving

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Dans les livres de John Irving, il y a un peu de Charles Dickens : des enfants sans père, un peu de magie, de la grâce. Surtout, il y a ce côté épopée, ces intrigues qui s'étendent sur de longues années, ces personnages que l'on suit de leur naissance jusqu'à leur mort. Son quatorzième roman, Avenue des mystères, n'échappe pas à la tradition. Ici, John Irving nous conte l'histoire de Juan Diego Guerrero, un auteur à succès élevé dans une décharge du Mexique au côté de Lupe, sa petite soeur extralucide.

De là, le romancier tisse une histoire originale, touchante, et comme toujours, très drôle. Des jésuites bienveillants, une transsexuelle affectueuse, une mère et une fille sympathiques mais étouffantes... les personnages qui croisent le chemin de Juan Diego ont tous en commun une chose peu commune : ils sont extrêmement profonds, vont tous avoir un impact déterminant sur sa vie. Le destin et la foi - les petites maraudes de John Irving - sont aussi au coeur de ce nouveau roman. Entre miracles et petites piques bien senties sur les dogmes religieux, l'écrivain s'amuse, se questionne. Et le lecteur alors ? Bien évidemment, il est emporté, complètement captivé par cette histoire débridée, ces situations rocambolesques et pourtant si crédibles. Avec plus de cinquante ans de carrière derrière lui, John Irving reste l'un des plus grands narrateurs de son époque. Et il a encore bien des histoires à nous offrir.

Ed. Le Seuil, 528 pages, 22€

3 – Le coma des mortels, de Maxime Chattam

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Avec son nouveau roman, le pape du thriller français innove. Dans Le coma des mortels, il y a bien des meurtres – assez violents même – mais point d'enquête à l'horizon. Car le héros de ce livre n'est ni flic, ni journaliste, et pour tout dire, il n'est pas "spécial" comme le sont souvent les personnages centraux des romans policiers. Si Pierre a une particularité, c'est surtout sa guigne. Car autour de lui, les gens tombent comme des mouches, suicidés ou carrément assassinés. Pierre a-t-il quelque chose avoir avec ces morts ? C'est la question qui va tarauder le lecteur tout au long de cette lecture. Car Pierre est un ancien dépressif, il n'a aucune attache. Et puis il est cynique. Très cynique. Lorsqu'il s'emporte dans ses réflexions, il est tour à tour tordant et inquiétant.

Bâti à rebours, le nouveau livre de Maxime Chattam dénote fortement des oeuvres précédentes de l'auteur, tant par sa folle construction que par le style. On y trouve du suspense certes, mais ce qui est au coeur de l'intrigue, c'est bien Pierre et sa personnalité déglinguée à la Patrick Bateman. Noir, gothique presque, bourré d'autodérision et de bons mots, Le coma des mortels est donc un roman singulier, à ne pas prendre au premier degré. Les fans inconditionnels de Maxime Chattam seront peut-être un peu déroutés, mais que l'on se rassure, l'écrivain n'a rien perdu de son superbe. Son coma est même une magnifique expérience.

Ed. Albin Michel, 388 pages, 21,90€

4 – Soleil brisé, de M.O. Walsh

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1989 à Bâton-Rouge, en Louisiane. Le lycée vient de fermer ses portes et le narrateur, un adolescent de 14 ans, va pouvoir passer son été à se consacrer à son activité favorite : observer Lindy Simpson, sa voisine dont il est amoureux depuis toujours. Mais un soir, la jeune fille est violée alors qu'elle rentre chez elle à vélo. Cette agression brutale va chambouler le narrateur et tous les habitants de son quartier, en apparence très paisible. Par qui Lindy a été agressée ? Des suspects, il y en a quelques-uns, et le jeune narrateur en fait partie. Alors, il va tenter de nous expliquer pourquoi il s'est retrouvé sur cette liste, pourquoi il se considère comme l'un des pions de cette tragédie.

Et si le récit s'articule autour de la nuit où tout a basculé, le jeune narrateur nous fait avancer avec lui dans le temps. Il raconte les deux années qui ont suivi, son rapprochement de Lindy, son envie de lui plaire mais le dédain de la jeune fille. Viennent se greffer ses propres drames familiaux, la détresse de sa mère divorcée, le décès d'un proche qui va l'ébranler fortement. Et puis 30 ans plus tard, toujours cette culpabilité. A-t-il loupé un indice ? En revenant en arrière, le narrateur va tenter de mettre à jour les secrets qui se cachaient derrière les portes de ses voisins, les portes de certains des suspects. Plus que son intrigue, ce qui fait aussi la force de ce livre, c'est son ambiance, sa description parfaite de la Louisiane et des années 80, entre chaleur étouffante et insouciance brisée. Un beau roman sur l'adolescence et ses désirs.

Ed. Le livre de Poche, 384 pages, 7,30€

5 – Freddie Friday, d'Eva Rice

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Marnie est l'une des meilleures élèves de l'établissement privé St Libby. Cette jeune anglaise issue d'une famille privilégiée pourrait même être qualifiée de petit génie des maths. Sage et intelligente, Marnie a donc toutes les cartes en main pour rentrer dans une grande université. Mais ses beaux projets partent en fumée quand elle s'autorise une journée d'école buissonnière avec sa camarade Rachel, rebelle attitrée de l'école. Revenues ivres de leur périple, les filles se font renvoyer. Complètement bouleversée, Marnie va trouver sa seule raison de vivre en la personne de Freddie Friday, un jeune électricien qui se rêve en danseur. Folle amoureuse, elle va tout faire pour l'aider à atteindre son rêve. Pour cela, elle sera aidée par Miss Crewe, son ancienne professeure de maths et danseuse à la carrière brisée par une blessure...

Billy Elliot es-tu là ? Assurément, il y a un peu du film de Stephen Daldry dans Freddie Friday. La danse bien sûr, y a une place centrale. Mais il y a aussi le tableau. Si le petit Billy évoluait dans une ville minière touchée par la crise et la musique punk, Marnie et Freddie eux, sont des enfants du Swinging London. Ils écoutent les Rolling Stones, sont partagés entre leur désir d'une vie plus moderne, plus libre et les traditions de l'époque. Ajoutez à cela la professeure mystérieuse et attentive, et vous obtenez le roman d'apprentissage parfait. Freddie Friday est une invitation au voyage dans le temps, un livre touchant qui met en lumière trois héros différents mais bien plus forts ensemble. Une jolie petite pépite qui ensoleillera l'été le plus morne.

Ed. Baker Street, 368 pages, 21€

6 – American Girl, de Jessica Knoll

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Ani pourrait être l'héroïne du Diable s'habille en Prada. Journaliste au Women's Magazine, elle doit bientôt épouser un Luke, un homme aussi beau que riche. Mais pour en arriver là, Ani a dû se battre. Au régime depuis son adolescence, en perpétuelle réinvention, elle espère que ce mariage lui permettra de montrer à tous qu'elle a réussi, qu'elle n'est plus la même. Le besoin de reconnaissance d'Ani pourrait passer pour puéril, sauf que cette parfaite American Girl a bâti sa vie sur des failles. Et à mesure que les pages défilent, Ani explique, déroule les fils du drame qui a fait celle qu'elle est aujourd'hui. Elève d'un lycée friqué bien au-dessus des moyens de ses parents, elle a connu là-bas les pires expériences de sa vie.

Comment une jeune fille douce et naïve s'est transformée en femme froide et calculatrice ? Ani nous le raconte en prenant son temps, quitte à nous rendre complètement accro. American Girl est un page turner d'excellence, un roman féministe qui va puiser très loin dans la psychologie de son héroïne. Pourquoi les femmes taisent-elles les violences qui leur sont faites ? Pourquoi sont-elles jugées responsables des crimes commis par les hommes ? A travers le personnage d'Ani, Jessica Knoll dresse le portrait d'une société parfois violente et bâtie sur les apparences. Savoir que l'auteure s'est inspirée de son expérience personnelle pour écrire American Girl rend ce roman encore plus bouleversant encore. Mais chut, on n'en dira pas plus. Lisez d'abord le livre.

Ed. Actes Sud, 364 pages, 22,80€

7 – Après toi, de Jojo Moyes

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Attention, Après toi ne peut se savourer que si l'on a lu le bien nommé Avant toi, sorti en 2014. On retrouve ainsi Lou, l'héroïne douce et fantasque du premier tome. Mais la Lou d'aujourd'hui a bien changé. Alors qu'elle avait promis à Will de changer de vie et de repousser ses limites, elle se retrouve pourtant bloquée par le deuil. Lou n'est pas partie à l'aventure, elle a trouvé un job de serveuse dans un aéroport et chaque jour, elle regarde les avions s'envoler pendant qu'elle reste là à trimer et à ravaler ses larmes. Mais sa rencontre avec Lily, une adolescente solitaire et boudeuse, va peu à peu lui redonner goût à la vie.

Envie d'une lecture feel good à savourer sur votre serviette de plage ? Alors c'est le moment ou jamais de vous laisser tenter par Jojo Moyes et sa plume enchantée. Formidable conteuse, elle emporte ses lecteurs dans des histoires touchantes, drôles, et légères seulement en apparence. Car si la famille de Lou est délicieusement déjantée, si Lou elle-même est excentrique, si les bons mots fusent en permanence, il y a aussi des drames qui se nouent, des émotions qu'on retient, et de la souffrance. Tisser une histoire autour d'un deuil sans tomber dans la mièvrerie, Jojo Moyes le fait particulièrement bien. A dévorer sans aucun regret.

Ed. Milady, 444 pages, 18,20€

8 – La vallée des poupées, de Jacqueline Susann

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Paru en 1966, La vallée des poupées fait à l'époque une entrée inattendue dans la liste des best-sellers du New York Times. Descendu par la critique, le livre de Jacqueline Susann devient pourtant rapidement un objet de culte auprès du public. Ecoulé à plus de 30 millions d'exemplaires, le roman kitsch mais délicieusement pop ressort aujourd'hui en version poche. Et force est de constater que cinquante ans après sa sortie, La vallée des poupées n'a pas pris une ride. Ainsi, on suit toujours avec un plaisir non dissimulé le parcours de Anne, Neely et Jennifer, trois amies aussi jeunes que belles qui, chacune à leur manière, vont se brûler les ailes. De Broadway aux plateaux d'Hollywood, des soirées mondaines aux cures de désintox, les poupées de Jacqueline Susann vont peu à peu délaisser leur naïveté pour se muer en divas. Mais bien évidemment, la beauté n'est pas éternelle et les trois amies vont finir par payer le prix de leur réussite.

Merveilleusement vintage, cruel et parfois trash, La vallée des poupées mérite sans conteste son statut de roman culte. Alors oui, les héroïnes affichent parfois un sentimentalisme très premier degré et son assez stéréotypées, oui, on trouve dans ces pages des scènes ultra kitsch, mais le livre de Jacqueline Susann passe aussi au vitriol tout un univers qui n'a de glamour que la surface. Alcool, addiction aux pilules, sexe débridé... en 1966, l'auteure ne s'interdisait rien et réussissait même à insuffler une bonne dose de modernité et de féminisme dans son oeuvre. Un peu Mad Men, un peu guimauve, La vallée des poupées se savoure comme un plaisir coupable entre deux plongeons dans la piscine.

Ed. 10/18, 480 pages, 8,40€

9 – Ma fille, de Jane Shemilt

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Rien de tel qu'un bon thriller psychologique pour pimenter son été. Ma fille, c'est l'histoire de la disparition de Naomi, une adolescente de 15 ans qui mène, en apparence, une vie tout à fait banale. Le soir où Naomi ne rentre pas à la maison, la famille se brise. Et alors que les mois passent et que l'enquête s'essouffle, Jenny, la mère, ne vas pas renoncer. Tourmentée et obsédée par la disparition de sa fille, elle va peu à peu démêler le vrai du faux. Naomi a-t-elle été kidnappée ? Est-elle morte ? Mais surtout, Naomi était-elle vraiment l'adolescente que pensait connaître Jenny ? Avec Ma fille, son premier roman, Jane Shemilt s'attaque à un sujet déjà beaucoup traité en littérature mais qui n'en reste pas moins passionnant : le jeu des apparences, et notre incapacité à vraiment connaître nos proches, même nos enfants.

Découpé en deux grandes parties – les moments qui précèdent la disparition de Naomi et l'année d'après – le roman installe ainsi rapidement une atmosphère étrange. Car alors que Jenny se ne remet pas du drame, on se rend bien vite compte qu'avant la disparition de l'adolescente, les relations étaient loin d'être au beau fixe entre mère et fille. Et si Naomi cachait bien des secrets à sa famille, Jenny se révèle finalement être le personnage le plus complexe de cette histoire. Médecin et donc souvent absente, elle ne veillait pas sur ses enfants tout en se montrant très exigeante envers eux. Blessée, pleine de défauts, la mère va pourtant se révéler être la seule personne capable de découvrir la vérité. Bâti sur un modèle de compte à rebours, Ma fille met un peu de temps à se mettre en route, mais dans la dernière ligne droite, il défonce tous nos à priori pour se conclure avec une révélation saisissante. Une jolie découverte donc.

Ed. Cherche Midi, 464 pages, 21€

10 – Les devoirs de vacances, d'Adèle Bréau

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Troisième volet d'une saga initiée avec La cour des grandes, le nouveau livre d'Adèle Bréau se marie parfaitement à la belle saison. On retrouve avec plaisir Alice, Mathilde, Lucie, Eva, leurs époux – ou ex-époux – et leurs enfants. Cette fois-ci, l'école est finie et toute la petite bande se prépare donc pour les vacances. De Saint-Tropez en passant par la Thaïlande à la Bretagne, tous vont se retrouver, se quitter, passer des vacances mouvementées, entre querelles, larmes, mais aussi crises de fou rire et confidences.

Dans Les devoirs de vacances, il y a un peu de Desperates Housewives, un peu des Petits Mouchoirs aussi. Car dans cet été déjà bien intense va s'insinuer un drame. Et face à la tragédie, les quadras parisiennes vont fort heureusement réagir comme Lynette, Susan et les autres plutôt que comme les personnages foutrement égoïstes du film de Guillaume Canet. Elles vont se retrouver, se soutenir, faire front commun. Mais pas de panique, ces devoirs estivaux ne vous plomberont pas le moral comme ont pu le faire les cahiers Passeport de votre enfance. Ici, on rit aussi beaucoup. On est emporté par l'écriture enlevée et pop d'Adèle Bréau. Et puis ces pages-là regorgent de soleil, elles invitent au voyage, donnent envie de se détendre auprès de ses proches dans une grande bâtisse. Barbecues, rosé bien frais, sable fin, amis et Devoirs de vacances, le cocktail parfait pour un été splendide... et mordant !

Ed. JC Lattès, 350 pages, 20€

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