200 chiens sauvés in extremis d'une ferme à viande en Corée du Sud

Publié le Mercredi 18 Janvier 2017
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
200 chiens sauvés in extremis d'une ferme à viande en Corée du Sud
200 chiens sauvés in extremis d'une ferme à viande en Corée du Sud
En Corée du Sud, des défenseurs des droits des animaux ont sauvé la vie de 200 chiens destinés à être abattus pour leur viande. Chaque année, entre 1,5 et 2,5 millions sont mangés dans le pays.
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Voilà une histoire qui finit bien. Au début du mois, 200 chiens ont été sauvés en Corée du Sud d'une mort certaine par des membres de la Humane Society International (HSI), une association de défense des animaux.
Les défenseurs de la cause animale se sont introduits dans une ferme à viande, où les chiens étaient retenus dans des conditions sanitaires effroyables en attendant d'être abattus pour ensuite être consommés. D'après les images recueillies par Le Monde, les animaux étaient enfermés à trois ou quatre dans de minuscules cages avant d'être envoyés à l'abattoir. Certaines races, comme les dogues et les jindos, sont fréquemment tués pour leur viande. Mais d'autres retenues dans la ferme – des cockets, des épagneuls et des chiens de Pyrénées – ne sont pas réputées en Corée du Sud pour la consommation.

La mission de sauvetage entreprise par la HSI a débuté au début du mois de janvier et devrait se poursuivre jusqu'à ce que tous les chiens aient quitté la ferme. D'après le site Mother Nature Network, 176 chiens ont déjà trouvé un foyer aux États-Unis. D'autres chiens à la recherche de maîtres aimants devraient être envoyés au Royaume-Uni et au Canada pour être adoptés.

Des chiens en attente d'un foyer aimant

"Nous avons une équipe d'au moins trois secouristes sur le terrain pour prendre soin de tous les chiens" qui attendent d'être adoptés, explique Kelly O'Meara, qui dirige la section des animaux de compagnies de la HSI.
La directrice explique que bien que les chiens n'aient jamais été bien traités, et ce depuis qu'ils sont bébés, la plupart se montrent affectueux envers les humains. Ils restent perplexes face à un jouet mais sont heureux d'être caressés et câlinés.

"Nous sommes toujours surpris par la nature agréable et indulgentes des chiens provenant de ces terribles fermes. Beaucoup se montrent incroyablement doux et recherchent le contact humain, tandis que certains se montreront plus hésitants. Mais ils acquièrent rapidement de la confiance après avoir reçu des soins affectueux."

Un mets culinaire traditionnel

Depuis 2015, la Humane Society International a sauvé 770 chiens d'une mort certaine dans les fermes à viande de Corée du Sud. Mais leur travail est loin d'être achevé puisque le pays compte près de 17 000 élevages.

Mets traditionnel coréen, le chien est régulièrement consommé en soupe, grillé, ou cuit à la vapeur, notamment par les personnes âgées qui sont friandes de sa viande. France Info, qui a consacré un reportage aux fermes à viandes de Corée du Sud, relate les conditions cauchemardesques dans lesquelles les animaux attendent la mort. "Nous avons visité un jour un élevage. Effarant : les chiens sont enfermés dans de minuscules cages qu'ils ne quittent jamais, leur nourriture se mélange aux excréments, le bruit est assourdissant. Certains disent que la viande est meilleure si le chien est battu à mort tout en étant maintenu en vie le plus longtemps possible. Une pratique atroce, qui heureusement est peu à peu remplacée par l'électrocution."

Le problème, notent les journalistes, est qu'aucune licence n'est délivrée pour élever des chiens. Les propriétaires des fermes profitent de ce vide juridique. La loi coréenne, même, va dans leur sens puisqu'aujourd'hui, elle considère les chiens comme un produit destiné à l'alimentation.

Mais les défenseurs des animaux ne perdent pas espoir de faire bientôt proscrire la consommation de viande de chien. Ils espèrent que les futurs Jeux Olympiques d'hiver, qui se dérouleront en Corée du Sud en 2018, finiront par sensibiliser les autorités à l'interdiction de cette pratique culturelle controversée.