Abattoir d'Alès : fermé après la diffusion d'une vidéo insoutenable

Publié le Vendredi 16 Octobre 2015
Marie Chaumière
Par Marie Chaumière Journaliste
Capure de la vidéo sur iTélé
Capure de la vidéo sur iTélé
Alors que le parquet d'Alès a ouvert jeudi 15 octobre une enquête au sujet de l'abattoir d'Alès à la suite de la diffusion de la vidéo de l'association L214, on apprend que plusieurs alertes avaient été donnée au sujet des conditions d'abattage dans cet établissement.
À lire aussi

Diffusée mercredi 14 octobre par l'association L214 de défense des animaux, connue pour ses actions destinées à sensibiliser l'opinion publique à la souffrance animale, la vidéo a créé une onde de choc. On y voit des vaches accrochées la tête en bas qui agonisent pendant de longues minutes, des porcs parqués dans des cages minuscules qui attendent la mort, un cheval qu'on électrocute pour l'immobiliser... Des images insoutenables filmées en caméra cachée à l'intérieur de l'établissement afin de dénoncer les traitements inhumains infligés aux animaux.

Avec "plus de cinquante heures de prises de vues nettes et précises" tournées clandestinement sur une dizaine de jours entre avril et mai, l'association L214 dit vouloir montrer ce qui se passe à l'intérieur de cet abattoir, "une véritable boîte noire tenue à l'écart du public" où "se produit un carnage quotidien". Une plainte pour cruauté envers la cause animale avait déjà été déposée par les militants, d'après Le Point.

Au lendemain de la diffusion de cette vidéo-coup de poing, le parquet d'Alès a décidé d'ouvrir une enquête sur des "faits d'acte de cruauté, mauvais traitement sur animaux". L'enquête a été confiée à la brigade nationale d'enquêtes vétérinaires. En attendant le maire d'Alès a annoncé la fermeture de l'abattoir à titre conservatoire.

D'après Le Monde, cela fait plusieurs années que l'abattoir d'Alès, qui est le plus important de la région Languedoc-Roussillon, était montré du doigt par les associations. A la suite d'une inspection début septembre de la direction départementale de la protection des populations (DDPP), services de l'Etat chargés des services vétérinaires, l'abattoir avait reçu une mise en demeure administrative le 22 septembre en raison des "pratiques professionnelles non conformes" qui y avait été observées.

La question qui se pose désormais est la suivante : dans combien d'abattoirs en France ces traitements sont-ils infligés aux animaux ? Selon le Ministère de l'agriculture, en 2014, sur les 263 abattoirs recensés en France, il y a eu 104 avertissements, 60 mises en demeure et deux suspensions d'agrément. Des chiffres peu rassurants...