A écouter Elli Hakami et Julian P. Hobbs, les créateurs du documentaire House of Hammer, le but de la série d'investigation (disponible sur Discovery+ depuis ce weekend) était de "briser les cycles de l'abus" en décryptant la prédation sexuelle de l'acteur Armie Hammer. Seulement, pour l'une de ses victimes présumées, la démarche est loin d'être productive, voire carrément nocive, rapporte le Los Angeles Times.
"Effie", jeune Européenne de 26 ans qui est la première à avoir accusé l'acteur de violences, aurait refusé de témoigner au sein du projet et aurait lancé aux producteurs qu'il était "extrêmement inapproprié de [leur] part d'exploiter un moment aussi tragique et vulnérable dans la vie de nombreuses personnes, sans aucun égard pour notre processus de guérison et notre vie privée."
Pour rappel, c'est Effie qui, en 2021, a porté plainte contre Armie Hammer puis publié sur son compte Instagram le traumatisme dont elle aurait été victime. Des posts qui "ont inspiré deux des ex-partenaires d'Armie Hammer, Paige Lorenze et Courtney Vucekovich, à partager des histoires de leur relation avec l'héritier et acteur", relate Vanity Fair.
Dans le documentaire, pas d'Effie, ni de Paige Lorenze. L'influenceuse (et ex de Hammer) Courtney Vucekovich en revanche, a bien accepté de participer, comme Julia Morrison, qui a reçu des messages privés de la part du comédien sans pour autant l'avoir rencontré (messages privés qu'elle a par la suite transformés en NFT).
"La façon dont ils ont exploité mon traumatisme est dégoûtante", a encore condamné Effie à propos de l'utilisation, dans House of Hammer, d'images issues de son compte Instagram et d'extraits de la conférence de presse de 2021, au cours de laquelle elle raconte la façon dont Hammer l'aurait "violée pendant 4 heures". Utilisation qu'elle affirme ne pas avoir approuvée. "Quand je continue à crier 'non' et qu'ils continuent, en disant qu'ils n'ont pas besoin de ma permission, ils me font penser à Armie", lâche-t-elle.
De son côté, Armie Hammer continue de nier fermement les allégations, et d'avancer que toutes les relations avec la jeune femme ainsi que "toutes ses autres partenaires sexuelles" étaient "totalement consensuelles, discutées et convenues à l'avance".