Attentats de Paris : le témoignage effroyable de Julien Pearce, journaliste survivant du Bataclan

Publié le Samedi 14 Novembre 2015
Marie Deghetto
Par Marie Deghetto journaliste
Son récit fait le tour du monde et émeut les réseaux sociaux depuis ce matin, Julien Pearce, journaliste pour Europe 1, raconte l'enfer de l'attaque du Bataclan où plus de 80 personnes ont perdu la vie sous les balles des terroristes.
À lire aussi

Pendant que le bilan provisoire des victimes des attentats de ce vendredi 13 novembre s'élève à 128 morts et 180 personnes blessés, les témoignages des rescapés et les vidéos des massacres affluent. L'un d'entre eux bouleverse particulièrement les réseaux sociaux. Alors qu'il profite du concert des Eagles au Bataclan avec 1500 autres spectateurs, Julien Pearce se retrouve au beau milieu d'une tuerie sans précédent.

"J'ai mis quelques secondes à réaliser que c'était des coups de feu car les lumières se sont allumées tout de suite, précise le journaliste d'Europe 1. J'ai cru à un effet pyrotechnique, à des pétard, que sais-je. Et c'est en me retournant, en voyant les assaillants, qui avançaient vers nous et qui tiraient avec leurs kalachnikovs, des rafales, de manière aléatoire dans la foule. On s'est immédiatement mis à terre pour être moins exposés..."

Arrivés par l'arrière de la salle de concert, les trois terroristes créent un mouvement de panique et "tirent à l'aveugle". "Je suis resté blotti pendant plusieurs longues minutes sur le sol, protégé par plusieurs personnes au-dessus de moi qui m'ont sans doute sauvé la vie, j'avais du mal à respirer", raconte-t-il, pendant que certains survivants tentent de s'échapper en vain... "J'ai vu ces personnes se faire alors prendre pour cible, se faire abattre".

Le reporter aperçoit alors les assaillants et décrit leur détermination glaçante. "J'ai vu leurs visages. Le plus proche de moi était très jeune, une petite vingtaine d'années peut-être. Il avait une barbe naissante, le regard vide. C'était comme une machine à tuer. Il abattait les gens méthodiquement, même ceux qui le suppliaient de les épargner et il rechargeait, il continuait".

Il s'en sort in extremis en rejoignant l'issue de secours, en traversant la scène sous le nez des terroristes occupés à recharger leurs armes.