Cette association de musulmans lutte contre la radicalisation sur Facebook

Publié le Mardi 24 Novembre 2015
Marie Chaumière
Par Marie Chaumière Journaliste
Feïza Ben Mohamed, une des membres de l'association
Feïza Ben Mohamed, une des membres de l'association
À Nice, une association a mis en place une veille en ligne afin de guetter sur Facebook les signes de radicalisation des jeunes musulmans et les prévenir en prônant un Islam modéré. Explications.
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Créée il y a environ un an, la Fédération des Musulmans du Sud a décidé de lutter contre le terrorisme à sa manière. L'association a en effet chargé cinq personnes de faire une veille quotidienne sur Facebook afin de prévenir la radicalisation des jeunes membres de la page.

"Au lendemain des attentats de Charlie, on a mis en place une veille", explique Feïza, une des membres de cette équipe mise en place par la fédération des Musulmans du Sud, au journal Nice Matin. "2.000 personnes sont abonnées à notre Facebook, on touche aussi du monde via nos propres comptes personnels. Alors, on surveille les posts, les commentaires."

Afin d'empêcher les jeunes de se laisser happer par les discours radicaux des partisans de l'État islamique, Feïza et ses collègues diffusent des messages prônant un Islam modéré et respectueux du vivre ensemble sur la page de l'association, mais également sur d'autres groupes afin de maximiser leur portée.

Mais leur travail ne s'arrête pas là : ils font également en sorte de repérer les membres qui sont sur le point de basculer et de se radicaliser. "Nous détectons des signes avant-coureurs", explique à Nice Matin Ismaël Bendjeffal, le secrétaire de l'association. "Tout d'abord, il y a un profil : une personne mal insérée qui, du jour au lendemain, va publier des textes religieux. Nous faisons preuve de pédagogie et nous la redirigeons vers des mosquées car nous savons que ces internautes ne fréquentent pas les lieux de cultes."

Depuis le début de ce travail sur les réseaux sociaux, l'association a identifié trois personnes en voie de radicalistion. "Il y a eu des vidéos de Daech et des paroles de haine comme par exemple : 'nous n'avons pas le droit de vivre avec ces mécréants.' Les veilleurs ont alors sonné l'alerte. Pour ces trois cas, indique Ismaël Bendjeffal, ils ont immédiatement alerté les services étatiques compétents."