Cette fitgirl dévoile la vérité sur son ventre plat et fait le buzz

Publié le Mardi 22 Novembre 2016
Hélène Musca
Par Hélène Musca Rédacteur
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Ashlie Molstad et sa photo qui a inspiré des milliers de filles
Ashlie Molstad et sa photo qui a inspiré des milliers de filles
Ashlie Molstad, 31 ans, a décidé de briser l'image du corps parfait et sain, mais irréel que peut donner parfois le fitness. Un beau message pour apprendre à s'accepter et à s'aimer plutôt que de complexer sur des clichés mensongers et irréalistes.
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Cela a difficilement pu vous échapper : le muscle est le nouveau maigre. Longtemps érigés en modèles de beauté, les corps décharnés aux os saillants n'ont plus la côte. Mais il serait un peu prématuré de crier victoire, car au royaume de la beauté, les dictatures ne tombent que lorsqu'on leur trouve des successeurs tout aussi despotiques. Et aujourd'hui, c'est le fitspo (la contraction de "fit" pour "tonique", et "spo" pour "inspiration") qui est en odeur de sainteté.

Cette tendance qui envahit les réseaux sociaux, et en particulier Instagram, fait la promotion d'un mode de vie plus sain et plus équilibré. Pas d'anorexie ni de coupes-faim en vue, mais des exercices quotidiens de fitness, un bal d'anglicismes, des smoothies détox et des citations motivantes. Aux silhouettes squelettiques, on préfère désormais des corps fermes, toniques, musclés, aux abdos dessinés et aux fessiers rebondis. Rien que du positif, donc... Ou du moins, en apparence. Car un problème de fond persiste : qu'il soit maigre ou musclé, il y a toujours une promotion d'un corps idéalisé selon des standards inatteignables.

"Là où le 'thinspo' (l'inspiration de la maigreur) était une activité de vie ou de mort qui troquait les repas réguliers contre des cigarettes, du Coca light et une auto-destruction glorifiée, le 'fitspo' prend un ton plus moralisateur, de réprimande même puisqu'il séduit par des selfies à la gym à 6h du matin", résume le journal The Guardian.

Le fitspo a beau prôner le naturel, l'envers du décor de ce monde healthy en est pourtant dépourvu : photos travaillées, retouchées, poses avantageuses, jeûne avant de prendre une photo en sous-vêtements pour avoir le ventre plat... Pour que le fitspo soit rentable, il faut vendre du rêve –entendez, de l'illusion. Et c'est ce qu'Ashlie Molstad, 31 ans, 25 900 abonnés, a voulu rappeler à ses followers. Fatiguée de l'idéalisation des fit-girls et de l'artificialité de certains clichés, elle a posté une photo d'elle dans la même tenue mais dans deux poses différentes pour révéler combien les images, même les plus naturelles, sont systématiquement manipulées pour présenter un corps parfait. Une initiative chaudement saluée sur les réseaux sociaux qui nous rappellent que non, nous ne sommes pas des monstres simplement parce que nous avons quelques bourrelets, deux boutons ou de la cellulite.

"Notre valeur ne dépend pas de notre nombre de bourrelets"

Sur la première photo, Ashlie Molstad est debout, les bras en l'air, et son ventre semble parfait, plat et musclé. Mais sur la deuxième photo, toujours dans la même tenue (brassière de sport), la jeune femme s'est assise sur son canapé, révélant ainsi plusieurs plis. En s'appuyant sur les deux hashtags #StopFixingBodies et #StartFixingtheWorld, Ashlie rappelle qu'une image n'est jamais représentative de la vérité.

"Même fille, sous deux angles différents. Si je vous montre des photos posées, travaillées et professionnelles de moi, vous pouvez être sûre que je vais faire en sorte que vous ne voyez pas que mes photos valorisantes. Parce que contrairement à ce que la société nous a appris à penser, notre valeur ne dépend pas du nombre de bourrelets du ventre qu'on a, des vergetures sur nos fesses ou de la graisse qui ballote sous nos bras. Nous aimer comme on est, c'est très difficile [...]. Mais pour moi, c'est quand on s'accepte entièrement, sous tous les angles et à toutes les tailles qu'il y a des choses qui se passent. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas du mal à aimer mon corps tel qu'il est, mais que j'ai compris que travailler sur mon amour pour moi-même est ce que j'aurais à faire de plus important. Nos corps ne sont pas "défectueux", contrairement à ce que dit le message que la société essaye de nous faire passer, (en photoshoppant, en effaçant les vergetures, les bourrelets et la graisse). Donc même si c'est vraiment difficile, rappelons-nous que nous sommes dignes de valeur, beaux, spéciaux et VIVANTS. Alors avancez et essayez de vous aimer aujourd'hui, parce que c'est ÇA qui est inspirant."

Et les internautes n'ont pas cessé de la remercier pour son inspirant message : "Merci énormément d'avoir eu le courage de poster cela ! J'ai un corps similaire et je n'arrête pas de m'en vouloir à cause de ça, mais quand je regarde cette photo de toi, je ne vois absolument rien d'autre qu'une fille belle et saine", a écrit l'un de ses followers. "C'est tellement agréable de savoir que même les personnes les plus musclées peuvent avoir un bourrelet ! Ça me fait sentir plus humaine, moins monstrueuse", commente une autre. Ce beau message nous rappelle que même les plus petites initiatives peuvent aider à mettre à mal des standards de beauté inatteignables, pour en revenir à l'essentiel : un beau corps, c'est un corps réel, et donc imparfait.