Cyndi Lauper décrypte son hymne féministe "Girls Just Want To Have Fun"

Publié le Vendredi 14 Septembre 2018
Marguerite Nebelsztein
Par Marguerite Nebelsztein Journaliste
Cyndi Lauper en avril 2018
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Cyndi Lauper en avril 2018
Le hit "Girls Just Want To Have Fun" a eu 35 ans début septembre. Pour l'occasion, Cyndi Lauper est revenu sur ce tube devenu un hymne féministe.
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Le méga tube de Cyndi Lauper, Girls Just Want To Have Fun, vient de fêter ses 35 ans ! La sortie de ce single date du 6 septembre 1983. Devenue un indispensable des playlists féministes, la vidéo du titre dépasse les 600 millions de vues sur la plateforme Youtube.

Dans cet hymne pop, la chanteuse s'adresse à sa mère et à son père qui s'inquiètent pour elle alors qu'elle sort tard. Elle leur rétorque que "les filles veulent juste s'amuser". Refrain qu'elle entonne avec un groupe de nanas de son âge. Son clip est aussi inclusif, ce qui a le mérite d'être noté pour l'époque.

La première version de la chanson fut écrite et enregistrée par un chanteur Punk, Robert Hazard. Les paroles décrivaient l'histoire d'un amateur de femmes. Mais Cyndi Lauper ne l'a pas entendu de cette manière et avec le consentement du chanteur, a réécrit quelques couplets pour la chanter selon son point de vue. La chanson est alors devenue un hit planétaire.

Le titre de la chanson a ensuite était repris dans les manifestations avec le slogan : "Girls just want to have fundamental rights", avec un jeu de mot entre "fun" et "fundamental" ("Les filles veulent juste des droits fondamentaux").

Pour l'occasion de cet anniversaire, Cyndi Lauper a accordé un entretien à Yahoo. La chanteuse y raconte pourquoi sa chanson est toujours importante pour les féministes d'aujourd'hui.

Elle a par exemple été très émue de voir son tube repris comme un slogan lors des marches pour les femmes : "En voyant cet hymne continuer à donner à tant de gens les moyens de s'exprimer et de s'impliquer, j'ai été inspirée de trouver de nouvelles façons de diffuser davantage ce puissant message d'égalité et de justice pour tous."

"Que toutes les femmes du monde entier se souviennent de notre pouvoir"

Cyndi Lauper explique le contexte de la chanson : "Dans les années 1980, les femmes luttaient encore pour être considérées comme égales aux hommes. Quand le mouvement des femmes a vraiment commencé plus tôt dans les années 60 et 70, je me suis sentie tellement autonomisée et j'ai trouvé cela palpitant."

La chanteuse new-yorkaise raconte ensuite le retour en arrière que les femmes ont subi la décennie suivante : "Dans les années 1980, il semblait qu'une grande partie du travail acharné de personnes comme Betty Friedan et Gloria Steinem était oublié et que les femmes acceptaient de nouveau le statu quo. Nous étions allées loin - mais pas assez loin - alors j'ai chanté Girls pour que toutes les femmes du monde entier se souviennent de notre pouvoir."

S'attendait-elle à ce que 35 ans plus tard, son hit devienne un tel hymne ? "Je ne pensais pas qu'il serait si bien reçu, bien sûr, mais je voulais vraiment que chaque femme entende cette chanson et pense à son pouvoir. C'est aussi pourquoi il était très important que j'aie des femmes de toutes les couleurs dans cette vidéo, afin que chaque petite fille, d'où qu'elle vienne, puisse se voir dans cette vidéo."

Sur la supposée rivalité avec Madonna, elle aussi New Yorkaise, et révélée à la même époque, elle réplique un message qui sert de leçon : "Les médias ont inventé cette rivalité. On ne se connaissait même pas vraiment [...] Nous sommes sorties tous les deux en même temps, nous étions toutes les deux à la mode, nous avions toutes les deux des opinions très arrêtées et nous voulions nous faire entendre, mais notre musique n'était pas et n'est pas semblable. Ils ne comparent pas les hommes qui ont des albums à succès la même année, n'est-ce pas ?"

Cyndi Lauper a depuis fondé une association qui vient en aide aux personnes LGBTQI sans domicile fixe, True Colors Fund. Elle a repris le slogan "Girls Want To Have Fundamental Rights" pour en faire des t-shirts et les vendre au profit de son organisation.