Des pilules abortives larguées par drones en Pologne

Publié le Mercredi 24 Juin 2015
Jack Parker
Par Jack Parker Rédadtrice
Des drones vont survoler la Pologne pour larguer des pilules avortives.
Des drones vont survoler la Pologne pour larguer des pilules avortives.
Pour protester contre les lois sur l'avortement en Pologne et aider leurs voisines, des Allemandes ont décidé de larguer des pilules abortives par drone au-delà de la frontière.
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Women on Waves est une organisation à but non-lucratif consacrée aux droits des femmes. Sa mission principale est d'éviter les grossesses non désirées et les avortements dangereux dans le monde entier. Fondée en 1999 par Rebecca Gomperts, une médecin néerlandaise, ce collectif s'apprête à lancer une nouvelle mission : larguer des pilules abortives sur la Pologne, où les lois sur l'avortement sont encore très strictes.

Dans ce pays de forte tradition catholique, l'IVG n'est autorisée qu'en cas de grossesse provoquée par un viol ou un cas d'inceste, si la vie de la femme enceinte est en danger ou si le foetus souffre d'une malformation grave. Mais même avec ces restrictions, beaucoup de médecins sont clairement opposés à l'avortement et peuvent rendre les choses plus difficiles pour une femme, même si elle remplit une des trois conditions.

Pour avorter, les Polonaises sont donc généralement forcées d'aller à l'étranger ou de se rendre dans une des nombreuses cliniques clandestines qui opèrent en Pologne. Elles peuvent également se procurer des pilules abortives sur le marché noir.

Pour protester contre ces restrictions qui portent atteinte à la liberté des femmes et potentiellement à leur santé (un avortement pratiqué dans de mauvaises conditions peut entraîner de graves complications), les membres de Women on Waves ont décidé de taper fort.

Le samedi 27 juin 2015, elles vont se poster à la frontière entre l'Allemagne et la Pologne pour envoyer des drones de l'autre côté, qui largueront ensuite des pilules abortives sur le territoire. Les pilules abortives peuvent être prises pour mettre fin à une grossesse allant jusqu'à 9 semaines - et la loi polonaise ne punit pas les femmes qui ont recours à un avortement non-autorisé. Seuls ceux qui les aident à y parvenir sont poursuivis. Profitant de cette faille, les activistes peuvent donc agir sereinement sans craindre de mettre les Polonaises en danger.

Mais de là à ce que la Pologne décide de revoir ses textes de loi concernant l'IVG, il y a encore de la marge...