Des pistolets à confettis pour combattre le harcèlement de rue au Mexique

Publié le Vendredi 29 Janvier 2016
Anaïs Orieul
Par Anaïs Orieul Journaliste
Au Mexique, un collectif de femmes combat le harcèlement de rue avec des confettis
Au Mexique, un collectif de femmes combat le harcèlement de rue avec des confettis
Face au harcèlement de rue quotidien, un groupe de femmes mexicaines a eu l'idée de réagir avec des armes peu communes : des pistolets à confettis et du punk rock déchaîné. De quoi clouer le bec aux harceleurs.
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Selon un rapport des Nations Unies daté de 2010, 44% des Mexicaines ont déjà subi une forme de violence sexuelle, de l'attouchement sexuel au viol. La situation est tellement épouvantable qu'à Mexico, les femmes qui prennent le métro ont droit à leur propre rame. Une ségrégation des sexes qui leur permet d'avoir un peu de répit mais qui n'enraye malheureusement pas le fléau. Face à ce harcèlement de rue ordinaire, un groupe de Mexicaines a décidé de réagir de façon peu commune.

Face aux sifflets, aux insultes, aux compliments qui n'en sont pas, et aux attouchements, elles ne baissent pas la tête mais préfèrent déstabiliser les hommes qui s'insinuent dans leur espace vital. L'idée est simple : dès qu'elles se font harceler, elles dégainent un pistolet à confettis et tirent vers le visage du harceleur. Une fois que celui-ci est bien ébranlé, les jeunes femmes le mettent K.O. en entonnant un chant punk rock de leur composition intitulé "Sexist Punk".

Des confettis et un message clair

Baptisé "Hijas de Violencia" (Filles de la Violence), ce collectif espère bien faire réfléchir les hommes mais aussi et surtout, montrer aux femmes qu'il est possible de retourner la situation à leur avantage. Dans une vidéo publiée sur YouTube par AJ+, on peut ainsi les voir en pleine action dans les rues du Mexique mais aussi les entendre en dire plus sur leur démarche.

Ana Beatriz explique ainsi : "Nous devons leur répondre. Si en leur répondant, nous pouvons encourager les autres femmes à faire de même, ce serait idéal". Ana Karen renchérit : "Nous recommandons aux femmes de s'amuser de la situation. Comme ça, vous n'avez pas l'impression que vous venez de vous faire violer et vous êtes capable de passer à autre chose et de quand même passer une bonne journée". Si les Hijas de Violencia estiment qu'elles ne "vont pas changer le monde" avec leur campagne de sensibilisation, elles ont le mérite d'être diablement inspirantes en plus d'être hyper badass. Mesdames, à vos confettis.