Dis-moi comment tu ris, je te dirai qui tu es
Plutôt rire gras ou mutin ? Attention, votre réponse en dirait long sur votre personnalité. Christopher Oveis, professeur à l'University of California, à San Diego a ainsi mené une étude publiée dans the Journal of Experimental Social Psychology dont le site Quartz se fait écho. Et celle-ci conclut que la manière dont nous rions serait un indicateur de notre statut social.
"Juste en écoutant un seul instant le rire de quelqu'un et la façon dont il rit, on peut déjà se faire une certaine idée de son statut au sein d'un groupe", explique le chercheur.
Pour réaliser cette étude, le professeur Oveis et son équipe ont analysé le rire de 48 hommes membres d'une fraternité universitaire. Ils ont réparti les participants en groupes incluant deux membres venant tout juste de rejoindre la fraternité) et deux membres actifs au sein de la fraternité pendant deux ans ou plus. Les groupes ont ensuite été enregistrés alors qu'ils blaguaient et se taquinaient mutuellement. Or, l'étude a révélé que les membres les moins élevés dans l'échelle du groupe ne riaient pas du tout de la même manière que leurs copains ayant une place prépondérante au sein de la confrérie. "Les rieurs dotés d'un haut statut étaient plus désinhibés, prêts à prendre plus de place avec leur voix. Les rieurs au statut peu élevé, au contraire, riaient avec soumission et semblaient plus contraints", observe Christopher Oveis.
Ainsi, le rieur dominateur s'esclaffe plus bruyamment et plus fort, le rieur socialement moins élevé aura tendance à glousser plus brièvement, moins fort et de manière moins saccadée. Et, le chercheur considère "qu'il s'agit d'une psychologie du pouvoir (...). Nous savons que lorsque l'on se sent puissant, on se sent détendu, et cela se ressent dans certains comportements non-verbaux car on se sent plus désinhibé dans l'ensemble".
D'ailleurs, les chercheurs ont également constaté que, lorsqu'un individu situé au bas de la hiérarchie du groupe était placé en situation de pouvoir - par exemple, lorsqu'il taquinait un autre membre de la confrérie - son rire se mettait à changer, ressemblant à celui des dominants.
Au travers une seconde étude, les chercheurs ont fait une autre observation. Ils ont fait écouter des extraits sonores de rires à 51 étudiants. Et ces derniers ont été capables de distinguer avec précision chaque fois que le rire appartenait à une personne dominante ou soumise.
Le professeur conclut en expliquant qu'il n'y a pas que notre rire qui en dit long sur nous. La façon dont nous parlons, dont nous sourions ou dont nous nous tenons, en dirait également beaucoup sur nous-mêmes.
