29% des femmes retireraient leur alliance pour un entretien

Publié le Mardi 29 Mai 2018
Léa Drouelle
Par Léa Drouelle Journaliste
Discrimination à l'embauche : 29% des femmes retireraient leur alliance pour un entretien
Discrimination à l'embauche : 29% des femmes retireraient leur alliance pour un entretien
"Avez-vous des enfants ?" "Prévoyez-vous de tomber enceinte" ? Dans certains pays, ces questions sont interdites, comme c'est le cas en France. Pourtant, de nombreuses femmes ont encore le réflexe de retirer leur alliance avant un entretien, histoire d'être sûres de mettre toutes les chances de leur côté.
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Laurianne Cornet est assistante sociale. Originaire de Belgique, cette jeune femme de 29 ans a récemment raconté au site DH.Be ses difficultés à trouver un emploi depuis qu'elle est devenue maman.

"On m'a dit que mon profil était intéressant mais que je ne convenais pas car j'avais un tout petit bébé... Cela m'a assez refroidie ! J'ai passé d'autres entretiens et là encore, lorsque l'on me demandait si j'avais des enfants, je voyais bien que ça coinçait. Je ne demande pas la lune, dans un premier temps, un temps partiel qui me permettrait de continuer à élever ma fille tout en travaillant", confie la jeune femme.

La situation de Laurianne est loin d'être isolée : en février dernier, une enquête réalisée par la société Respondi pour le site français Magic Maman révélait que 35% des femmes (soit 1 sur 3) ont rencontré des obstacles liés à leur statut de mère au cours de leur carrière.

62% enlèvent leur bague lorsqu'elles travaillent

Cette discrimination professionnelle à l'encontre des femmes est telle qu'au Royaume-Uni, près de 30% des femmes décident de retirer leur alliance avant d'assister à un entretien d'embauche, dévoilait un sondage sur 1792 femmes réalisé par le site comparejewellery.com et relayé par le Daily Mail en 2013.

Parmi les personnes qui ont déclaré retirer leur bague de mariage ou de fiançailles avant un entretien d'embauche, 71 % ont expliqué qu'elles estimaient que cela pouvait nuire à leurs chances de décrocher le poste. Fait surprenant : 55 % des sondées qui ont retiré leur bague en entretien ont affirmé que la personne chargée du recrutement était une femme.

62% des sondées ont par ailleurs admis qu'elles enlevaient leur bague avant de se rendre sur leur lieu de travail, de peur que "le signe de leur statut relationnel nuise à leur carrière ou à leurs perspectives d'emploi".

"Il est clair que ces stéréotypes sont toujours un problème sur le lieu de travail. Il ressort clairement de nos résultats que les bagues de fiançailles et les alliances signifient bien plus qu'une simple preuve que l'on s'est mariée. Reste à voir si les autres personnes sont aussi attentives aux anneaux, comme beaucoup de femmes le croient", analyse Ali O'Neill, qui a dirigé l'enquête.

Comment réagir si on vous pose directement la question ?

En France, poser des questions sur la situation amoureuse personnelle ou familiale à une candidate ou un candidat demeure strictement interdit. Pourtant, certains recruteurs se permettent encore de poser la question.

Si lors d'un entretien d'embauche, un recruteur vous pose une question indiscrète ou interdite par la loi, plusieurs options s'offrent à vous : vous pouvez choisir de refuser de répondre à sa question et de lui faire valoir que celle-ci sort du cadre légal de l'entretien d'embauche.

Il est cependant généralement difficile, lorsque l'on est face à un recruteur, d'émettre un refus de réponse catégorique. Vous pouvez alors l'éluder, en lui demandant si cette dernière a un rapport avec vos aptitudes professionnelles ou avec le poste proposé.