Gynéco : 5 trucs que vous ne saviez peut-être pas sur les examens et la contraception

Publié le Jeudi 21 Janvier 2016
Adèle Bréau
Par Adèle Bréau Ex-directrice de Terrafemina
Ex-directrice de Terrafemina, je suis aussi auteure chez J.-C. Lattès, twitta frénétique, télévore, bouquinophile et mère happy mais souvent en galère.
Gynéco : 5 trucs que vous ne saviez peut-être pas sur les examens et la contraception
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Contraception, examens gynécologiques, fréquence des visites ou petites questions gênantes... Agnès Ledig, sage-femme et auteur du très remarqué "Juste avant le bonheur" connaît bien les préoccupations des femmes. C'est pourquoi, avec Teddy Linet, gynécologue-obstétricien, elle a choisi de les compiler et d'y répondre de manière très didactique, légère et amusante, dans un "Guide Gynéco" indispensable.
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"Nous le constatons de plus en plus, les femmes se posent de très nombreuses questions au sujet de leur prise en charge gynécologique, leur contraception, les examens nécessaires et ceux qui le sont moins, mais sont souvent perdues, par manque d'information et/ou parce qu'on ne leur laisse pas toujours le choix des décisions concernant leur corps." C'est ainsi qu'est introduit Mon guide gynéco, dans lequel, de petits rappels concernant le corps féminin au détail d'une consultation gynécologique, en passant par l'étude détaillée de toutes les contraceptions aujourd'hui accessibles, Agnès Ledig et Teddy Linet ont choisi de compiler de manière exhaustive et pratique toutes les questions qui nous taraudent parfois sans qu'on ose forcément les poser tout en mettant à mal les idées reçues. Quelques exemples :

1- On n'est pas obligée de faire un frottis tous les ans

"Quoiii, tu fais pas ton frottis annuel ?!" Devant l'air effaré de votre meilleure potesse, vous avez plus d'une fois tremblé. Crotte, j'ai zappé le frottis. Rassurez-vous, selon les auteurs, mais surtout selon les Recommandations françaises pour le frottis de dépistage du cancer du col de l'utérus, "le frottis n'a pas d'intérêt avant 25 ans et après 65 ans chez une patiente ne présentant aucun signe. Il n'est pas non plus utile de le faire tous les ans ou tous les deux ans". Respirez, soufflez.

2- La mammographie de dépistage systématique, pas avant 50 ans

"Les recommandations actuelles dans le dépistage des patientes sans facteur de risque sont : une mammographie tous les deux ans à partir de 50 ans". Alors qu'autrefois, lorsque les traitements du cancer du sein n'étaient pas aussi performants, il était très important de pouvoir les déceler au plus tôt. Depuis les années 2000, ce dépistage précoce "perd de son intérêt". D'autant que la mammographie dépiste parfois des cancers n'ayant pas d'incidence pour la patiente, d'où ce que l'on appelle le surdiagnostic, dénoncé par nombre de praticiens.
Pour les auteurs, c'est donc à la patiente de choisir, si elle souhaite être rassurée, de pratiquer cet examen mais pas au praticien de l'y pousser ni de la culpabiliser (on parle évidemment de patientes sans aucun facteur de risque ni symptôme).

Mon guide gynéco

3- Le patch contraceptif a la même efficacité que la pilule

Vous êtes tête en l'air et zappez trop souvent votre pilule quotidienne ? Vous pouvez opter pour le patch, dont l'efficacité (92%) est exactement la même. Gros timbre carré autocollant de couleur chair (4,5 cm de côté tout de même), il se colle sur le bras, l'épaule, la fesse ou le bas-ventre et se change une fois par semaine toutes les trois semaines (avec 7 fois moins de chance de l'oublier, donc). La quatrième semaine est sans patch. Point négatif non négligeable (outre un aspect esthétique discutable) : il n'est pas remboursé par la Sécu. Autre solution à efficacité 92 % : l'anneau, que l'on enfile comme un tampon pour une efficacité jusqu'à 4 semaines et, last but not least, qui stimule la lubrification vaginale.

4- Et pourquoi pas la vasectomie ?

Oui, tiens ! Pourquoi seriez-vous la seule dans votre couple à oeuvrer pour une contraception "secure" ? Très redoutée pour son aspect définitif, la vasectomie, assimilée par beaucoup à l'impuissance (ce qui est idiot, convenons-en), peut s'avérer, pour les couples (ou les hommes) au long cours ne désirant plus d'enfants, être la bonne solution. Il s'agit en fait d'aller retirer un tout petit bout de canal déférent reliant les testicules aux organes internes. L'intervention se fait sous anesthésie locale, la cicatrice est quant à elle peu ou pas visible et certaines techniques se font carrément sans incision. Enfin, et c'est le plus important, on oublie souvent que, contrairementà la contraception définitive chez les femmes, l'homme peut, lui, congeler son sperme avant le geste opératoire au cas où il reviendrait sur sa décision de ne pas avoir d'enfants. Un petit dernier pour la route ?

5- Non, enchaîner la pilule n'est pas "dangereux"

Vous partez en week-end de lovers juste au moment où vos règles devaient tomber, et être hyper tentée de continuer votre pilule histoire de ? N'hésitez plus. Car non, nous n'allez pas empoisonner votre corps avec vos règles coincées (bah quoi ?) ni lui faire courir de graves risques médicaux à cause de votre attitude frivole et cavalière. "Cette pratique n'est pas dangereuse pour la santé", écrivent ainsi noir sur blanc les auteurs. Depuis octobre 2015, il existe même une contraception qui correspond à une pilule oestroprogestative enchaînée 3 mois (aux Etats-Unis, il y en a même une enchaînée 1 an). Le seul effet gênant possible dans la prise continue d'hormones est l'apparition possible de "spottings " (petits saignements) que l'on peut résoudre en respectant le temps d'arrêt classique de 7 jours entre deux plaquettes lorsque ça arrive. Bref, rien qui s'oppose à votre petite virée crapuleuse.

Mon guide gynéco détaille bien d'autres idées reçues et tabous tant sur la contraception que le déroulement d'une consultation, les examens nécessaires (ou pas) dans la vie d'une femme et les petites interrogations jamais résolues. Il sort le 21 janvier chez Pocket.

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