L'air du bureau ralentirait notre cerveau

Publié le Lundi 07 Décembre 2015
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
L'air du bureau ralentirait notre cerveau
L'air du bureau ralentirait notre cerveau
Il vous arrive régulièrement à la fin d'une journée de travail de devoir faire des efforts surhumains pour rester concentrée, voire pour ne pas tomber la tête la première sur votre clavier ? On a trouvé le coupable : l'air de l'open space.
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L'air que nous respirons au bureau serait-il responsable de notre traditionnel coup de mou de la fin de journée ? C'est ce qu'avance une récente étude menée par des chercheurs des universités de Harvard et Syracuse, et publiée dans la revue Environmental Health Perspectives. Selon eux, la qualité de l'air de nos bureaux aurait un impact significatif sur nos capacités cognitives.

Les scientifiques ont notamment constaté que les personnes travaillant dans des bâtiments "verts" (respectueux des normes environnementales) et bien ventilés présentaient un meilleur fonctionnement cognitif que les travailleurs de bureaux "non-verts" et mal aérés. En cause ? Le CO2 exhalé par les salariés et qui stagnerait dans l'air à cause d'une mauvaise ventilation.

"Ces résultats suggèrent que même de modestes améliorations de la qualité de l'environnement intérieur peuvent avoir un impact profond sur la performance de la prise de décisions des travailleurs", écrit l'auteur principal de l'étude Joseph Allen, par ailleurs directeur du Programme des bâtiments sains au Centre de Harvard pour la santé et l'environnement mondial.

Pour étudier l'impact de la qualité de l'air sur le système cognitif, les scientifiques ont analysé l'environnement de travail de 24 volontaires sur six jours de travail. Chacun était exposé à différents niveaux de qualité d'air intérieur. Les résultats sont édifiants : les participants travaillant dans des bâtiments présentant un faible taux de pollution de l'air intérieur ont présenté des scores cognitifs en moyenne 61% supérieurs aux travailleurs travaillant dans un bâtiment classique. Les résultats obtenus sont avérés dans l'ensemble des capacités cognitives sollicitées au travail : l'activité de base, l'activité appliquée, l'activité ciblée, l'orientation des tâches, la réponse aux crises, la recherche d'information, l'utilisation de l'information, l'amplitude de l'approche et de la stratégie. Une bonne raison pour sortir s'aérer l'esprit une à deux fois par jour et, si possible, d'ouvrir régulièrement les fenêtres de l'open space pour éviter toute pollution intérieure de l'air.