La super réplique d'un papa au panneau sexiste d'un supermarché

Publié le Lundi 28 Août 2017
Léa Drouelle
Par Léa Drouelle Journaliste
La super réplique d'un papa au panneau sexiste d'un supermarché
La super réplique d'un papa au panneau sexiste d'un supermarché
Un papa canadien a posté une photo sur Twitter pour attirer l'attention sur le caractère sexiste d'un panneau installé dans un parking de supermarché. Sa démarche encourage à faire évoluer les mentalités et à abolir le stéréotype selon lequel la femme est la seule à élever un enfant.
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"Ai-je le droit de me garer ici ?". Quand il s'est posé cette question, le Canadien Justin Simard n'était pas dans une zone de stationnement interdit mais sur un parking de supermarché. A l'une des sorties de ce parking, deux panneaux indiquaient que cette partie était réservée aux "femmes enceintes" et "aux mères avec des enfants en bas âge". Interloqué par le caractère sexiste de cette inscription, Justin Simard a photographié ce panneau et l'a posté sur Twitter avec le tag Sobey's, nom de l'enseigne de supermarché. Dans le post, on peut également lire les hastags #nobabysitter et #dadissues.


En une semaine, sa photo a récolté près de 600 "likes" et 169 retweets. Interrogé par l'édition américaine du Huff Post, Justin Simard explique qu'en se garant, il a d'abord pensé que c'était pratique d'avoir une place située si près de la porte du magasin, sachant qu'il porte un bébé dans les bras. Ce n'est qu'en se garant et en lisant le panneau que ce père a été interloqué par la signification et le contenu du message "Qu'en est-il des pères célibataires ? Ou des parents homosexuels ?", s'étonne le jeune papa. "Quand je me suis garé à cette place, des passants m'ont regardé d'un mauvais oeil, jusqu'à ce qu'ils me voient sortir de la voiture avec mon fils", confie-t-il.

"Les papas sont aussi importants que les mamans"

Sur Twitter, de nombreux pères confirment les propos de Justin et saluent son initiative. Aaron Gouveia, papa et blogueur, commente : "Ce n'est pas la pire injure au monde, mais c'est stupide et réducteur : pourquoi ne pas tout simplement parler des parents ?". Joshua Jaros renchérit : "Les papas sont tout aussi importants que les mamans. Un enfant dont les parents sont divorcés a besoin de passer autant de temps avec sa mère qu'avec son père".

L'administrateur du compte Twitter Sobey's, n'a pas tardé à réagir et à répondre dans un tweet adressé directement à Justin Simard : "Merci Justin de nous avoir prévenus. Vous êtes tout à fait autorisé à vous garer sur cette place. Pourriez-vous nous indiquer l'emplacement exact de ce panneau afin que nous le remplacions ?"

Chose promise, chose due. Le 25 août, la marque a posté (toujours sur Twitter) une photo d'un nouveau panneau indiquant : "Places réservées aux femmes enceintes et aux clients avec enfants." Justin Simard, qui ne souhaitait manifestement pas déclencher une polémique mais simplement faire évoluer les mentalités, se dit satisfait de cette réaction : "La réponse a été presque immédiate. C'est exactement le ton que j'espérais trouver sur ce réseau social : une conversation entre êtres humains, qui tient compte de mon point de vue", a-t-il expliqué au Huff Post.

Dire non au sexisme "sous-jacent"

Justin Simard ajoute qu'il espère voir davantage de lieux publics offrant ces possibilités et ce, sans faire de distinctions entre la mère et le père. "Mon espoir est que l'on arrête de recourir à un sexisme inconscient qui consiste à dire que l'éducation des enfants est le seul travail des femmes. Le sexisme flagrant est facile à dénoncer, mais nous sommes entourés d'allusions sous-jacentes qui le sont tout autant. Je pense qu'il est essentiel de les repérer, de les signaler et de les remplacer par des messages plus adaptés à l'époque dans laquelle on vit", estime-t-il.

Et en effet, de (trop) nombreuses publicités véhiculent encore ce type de "messages sous-jacents", auxquels le papa canadien fait référence. On pense notamment au récent bad buzz d'Auchan, qui a sorti des sacs de course estampillés d'un dessin d'une femme des années 50 s'exclamant : "Hourra, j'ai la carte de crédit de mon mec !". En 2016, l'Australie avait elle aussi déclenché une vive polémique avec une publicité pour une marque de poulet, qui incitait les femmes à préparer un bon petit plat à leur époux à l'occasion de la Fête des pères... ainsi que le reste de l'année.

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