Le tuto pour avorter facilement : la campagne choc contre l'interdiction de l'IVG au Chili

Publié le Jeudi 30 Avril 2015
Eddy  Sabeba
Par Eddy Sabeba journaliste
Les militantes de l'ONG Miles Chile milite, à travers une campagne choc, pour la dépénalisation de l'avortement.
Les militantes de l'ONG Miles Chile milite, à travers une campagne choc, pour la dépénalisation de l'avortement.
Une campagne choc, en faveur de la dépénalisation de l'avortement au Chili, met en scène de faux tutoriels pour mettre fin à une grossesse. Le pays est l'un des seuls au monde où l'interruption volontaire de grossesse est totalement interdite.
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Le Chili a beau avoir une femme à sa tête, en la personne de Michelle Bachelet, le pays fait toujours partie de la liste des sept pays au monde à interdire totalement l'avortement. Alors que la France a soufflé les 40 bougies de la dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et de la loi Veil, une campagne de sensibilisation chilienne, menée par l'organisation féministe Miles Chile, met en scène des femmes dans de faux tutoriels vidéo donnant des conseils pour mettre fin à une grossesse rapidement.

Chute dans des escaliers, collision avec une voiture

Une campagne choc pour demander la dépénalisation de l'avortement. On peut notamment y voir une femme expliquant comment se laisser tomber dans les escaliers pour avorter. Ou encore une seconde vidéo, glaçante, dans laquelle une autre actrice montre, face caméra, comment se jeter sur une voiture, le ventre en avant, pour mettre un terme à une grossesse.

Un des sept pays à interdire totalement l'IVG

Des vidéos qui dénoncent la législation actuelle qui contraint de nombreuses femmes à avoir recours à des méthodes dangereuses pour avorter. Le Chili, actuellement sur la voie de la dépénalisation de l'avortement, soutenue par près des trois quarts de la population, interdit l'avortement même en cas de viol ou d'inceste. Au mois de janvier dernier, la présidente Michelle Bachelet a envoyé au Parlement un projet de loi du gouvernement pour dépénaliser l'IVG dans trois cas : danger pour la vie de la femme, malformation du foetus et viol (un délai de quatre mois et demi pour les mineures de moins de 14 ans).

La chef d'Etat socialiste, revenue au pouvoir il y a un peu plus d'un an, avait fait de la dépénalisation partielle de l'iVG, interdit depuis 1989 à la fin de la dictature de Pinochet, un des axes principaux de sa campagne.