Les chirurgiennes dénoncent le sexisme dans le bloc opératoire

Publié le Vendredi 02 Octobre 2015
Marie Chaumière
Par Marie Chaumière Journaliste
Une chirurgienne dénonce le sexisme de ses collègues
Une chirurgienne dénonce le sexisme de ses collègues
Quelques semaines après le lancement d'une campagne mondiale pour protester contre le sexisme dans les blocs opératoires, une chirurgienne anglaise a poussé un coup de gueule contre le comportement de ses collègues masculins. Elle décrit les salles d'opération comme des "environnements hostiles pour les femmes".
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Une chirurgienne anglaise a décidé de lancer une croisade contre le sexisme dans les blocs opératoires. Jyoti Shah, spécialisée en urologie, en a marre que ses collègues masculins lui demandent régulièrement de leur apporter un tasse de thé ou la confondent avec une infirmière.

Elle dénonce le comportement sexiste des chirurgiens, qui se comportent comme les membres d'"un club réservé aux hommes" et appelle de ses voeux une "révolution culturelle" dans les blocs dans un article de blog. Y sont épinglés les comportements machistes des hommes à l'égard de leurs consoeurs. En voici quelques exemples, constatés par les collègues de Jyoti Shah :

1/ Confondre une chirurgienne avec une infirmière ou une secrétaire.

2/ Lui demander de lui préparer un thé.

3/ Faire des remarques condescendantes comme "les femmes ne sont pas assez créatives pour travailler dans le domaine médical" ou l'appeler "la jeune fille".

4/ Lui demander si elle a un époux.

5/ L'accuser d'avoir ses règles si elle parle un peu trop fermement.

6/ Lui conseiller de ne pas faire d'enfants ou de ne pas prendre de congé maternité.

Une étude menée par l'Université d'Exeter a démontré que de nombreuses femmes renonçaient à faire des études pour devenir chirurgiennes en raison du manque de modèles féminins, auquel s'ajoute l'impression qu'il s'agit d'une carrière réservée aux hommes. 68% des médecins fraîchement diplômées estiment en effet que les femmes ne sont pas les bienvenues dans le monde des chirurgiens, d'après cette étude.

Au mois d'août des chirurgiennes avaient lancé une campagne sur Twitter pour protester contre les préjugés. Le principe ? Poster une photo d'elles sur les réseaux sociaux associée au mot-dièse #ILookLikeASurgeon afin de sensbiliser l'opinion publique au harcèlement et au sexisme dont sont victimes les femmes qui exercent ce métier encore largement dominé par les hommes.