Les super-héros ne seraient pas de super modèles pour les enfants

Publié le Lundi 16 Janvier 2017
Dorothée Louessard
Par Dorothée Louessard Journaliste
Les super-héros, néfastes pour les enfants ?
Les super-héros, néfastes pour les enfants ?
Ils ont beau les regarder sauver le monde, les super-héros n'auraient pas une "super" influence sur nos bambins. Ce serait même l'inverse d'après une récente étude. Tremble, Batman !
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Batman, Superman, Spider-Man, Captain America... Les enfants adorent les super-héros, les voir voler au secours de la planète, en revêtir les costumes et jouer avec leurs figurines. Or, ces personnages fictifs bons par essence qui n'ont d'autre vocation que de combattre le crime déteignent-ils sur nos bambins ? Non, d'après une nouvelle étude publiée dans le Journal of Abnormal Child Psychology, la culture des super-héros aurait même une mauvaise influence sur les petits.

Pour les besoins de cette étude, 240 enfants et leurs parents ont été interrogés sur leur degré d'engagement dans la culture des super-héros. Combien de fois les enfants regardaient ce type de programmes à la télévision, comment ils s'identifiaient à ces personnages, quels étaient les 10 super-héros les plus populaires selon eux et leur préféré dans cette liste ?

Pour les enfants, les méchants ont plus d'influence

L'étude a révélé que les enfants d'âge préscolaire passionnés par les super-héros manifestaient davantage d'agressivité physique et relationnelle. Elle montre également que ces derniers n'étaient pas pour autant plus susceptibles de défendre leurs camarades en cas d'injustice, ni spécialement enclins à aider autrui.

Mais alors qu'est-ce qui les séduit tant dans cette culture si ce n'est pas le côté sauveur de l'humanité ? Sarah M. Coyne, professeure de vie familiale à la Brigham Young University et co-auteure de cette étude, s'est exprimée dans un rapport : "Beaucoup d'enfants d'âge préscolaire sont fans de super-héros et beaucoup de parents pensent que la culture des super-héros aidera leurs enfants à défendre les autres et à être plus gentils avec leurs pairs, mais notre étude montre exactement le contraire. Les enfants reprennent les thèmes agressifs et non ceux des défenseurs." En résumé, les méchants combattus par les super-héros auraient plus d'impact sur eux.

Selon la chercheuse, cela ne signifie pas pour autant qu'il faille que les parents empêchent leur progéniture de s'intéresser à leurs héros masqués - une tâche au demeurant quasi impossible au regard de la quantité de blockbusters du genre qui sortent au cinéma chaque année et l'infinité de leurs produits dérivés omniprésents dans la plupart des magasins - mais de veiller à ce qu'ils le fassent avec modération et jouissent d'autres centres d'intérêt.