Moyen-Orient : quand les hommes rendent (enfin) leur nom à leur mère
Dans l'ensemble du Moyen-Orient, et notamment en Égypte, un tabou ancestral perdure encore malgré les avancées faites en matière de droits des femmes : les hommes, quel que soit leur âge ou leur milieu social, refusent de divulguer le nom de leur mère en public, de peur que ce dernier ne soit tourné en ridicule et devienne un sujet de raillerie.
De fait, les femmes ayant mis au monde plusieurs enfants sont inévitablement désignées au fil du temps comme "la mère de leur fils aîné".
"Le nom d'une femme ne devrait jamais être associé à la honte ou à l'embarras"
C'est pour mettre fin à cette injustice que l'ONU Femmes a profité de la Journée internationale des mères le 21 mars dernier pour lancer sa campagne "Give Mom Back Her Name". Lancée en collaboration avec l'agence de communication Impact BBDO Dubaï, elle a pour but d'inciter les hommes à briser le tabou en révélant fièrement le nom de leur mère.
Dans une vidéo spécialement réalisée pour l'occasion, on y voit des Égyptiens, jeunes et moins jeunes, à qui est posé la question : "Quel est le nom de ta mère ?"
La plupart, gêné, refuse de répondre ou feint de ne pas comprendre la question. "Les gens n'aiment pas révéler publiquement le nom de leur mère, explique un homme dans la vidéo. Jamais."
"Avouer le nom de son père, oui, mais le nom de sa mère, jamais", ajoute un autre.
Finalement, malgré leur appréhension, beaucoup donneront le nom le leur maman, qui se tient parfois fièrement à leurs côtés.
"Le nom d'une femme ne devrait jamais être associé à la honte ou à l'embarras, explique le directeur régional d'Onu Femmes Mohammed Naciri. Pour la fête des mères, nous demandons que les femmes soient reconnues pour les incroyables individus qu'elles sont et pas seulement pour leur statut de mère de leur fils aîné."
Une campagne a parallèlement été lancée sur Twitter pour inciter les internautes à révéler fièrement le nom de leur mère grâce à leur photo de profil et à utiliser le hashtag #MyMothersNameIs.
