Un ministre norvégien démissionne pour donner la priorité à la carrière de sa femme

Publié le Vendredi 31 Août 2018
Marguerite Nebelsztein
Par Marguerite Nebelsztein Journaliste
Le ministre norvégien des Transports démissionne
Le ministre norvégien des Transports démissionne
Le ministre norvégien des Transports vient de démissionner pour que sa femme puisse poursuivre sa carrière à l'étranger. Un bel exemple dans un pays déjà très égalitaire.
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On le sait déjà, les pays scandinaves passent pour être plus égalitaires que nous. Mais là, c'est un vrai geste symbolique que vient de réaliser le ministre des Transports norvégien, Ketil Solvik-Olsen, 46 ans. En poste depuis 2013, il a annoncé ce jeudi 30 août sa démission. Il souhaite donner la priorité à la carrière de sa femme pendant un an.


Celle-ci, Tone Solvik-Olsen, a en effet accepté un poste de doctoresse dans un hôpital pour enfants aux États-Unis.Le couple a deux enfants. Cette initiative féministe fait écho à la série Borgen, dans laquelle le personnage de la Première ministre danoise Birgitte Nyborg a un accord avec son mari Phillip. Tous les cinq ans, l'un laisse la place à l'autre pour s'occuper des enfants et favoriser leur carrière respective.




Étonnamment, l'ancien ministre des Transports est membre du parti du Progrès, parti officiellement conservateur, libéral et de droite. Il est dirigé par Siv Jensen, une économiste de formation qui est également ministre de l'Économie. Le parti du Progrès est également anti-immigration.


Ketil Solvik-Olsen a expliqué sa décision à la télévision TV2 Nyhetskanalen : "Cela a été fantastique d'être ministre des Transport et des Communications et, en fait, j'aurais bien continué toute ma vie, mais je suis maintenant arrivé à un carrefour dans la vie, où c'est au tour de ma femme de poursuivre son rêve." Il poursuit en expliquant que sa femme et lui avait passé un accord il y a plusieurs années qui allait en ce sens.

La Norvège, championne de l'égalité femmes-hommes


En Norvège, la Première ministre est une femme, Erna Solberg. Le plus grand syndicat est également dirigé par une femme, Gerd Kristiansen, comme celui des chefs et cheffes d'entreprise, Kristin Kogen Lund. Les trois principales formations politiques en Norvège sont aussi dirigées par des femmes.

La Norvège se situe au 2e rang sur 144 pays du rapport mondial sur la parité hommes-femmes, le Global Gender Gap Report, pour l'année 2017. Un long congé paternité permet aussi un meilleur équilibre en matière d'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.


Selon Mari Teigen, directrice du Centre de Recherche pour l'égalité femme-homme (Center of Research On Gender Equality) : "La valeur d'égalité est très centrale dans la société norvégienne : les différences entre les hauts et les bas salaires sont moins importantes que dans les autres pays. L'égalité est une norme culturelle, on accepte mal qu'il puisse y avoir des différences entre les gens. Ce constat a déteint sur la manière d'envisager les rapports entre les hommes et les femmes."

En France, la nouvelle d'un ministre démissionnant pour favoriser la carrière de sa femme pourrait être pris comme un article du site parodique Le Gorafi. Triste.