Née à Johannesbourg, Pia Marais vit désormais en Allemagne. Mais l'Afrique du Sud ne reste jamais bien loin dans le coeur de la réalisatrice. C'est en effet là-bas qu'elle a ancré l'histoire de Layla, jeune mère célibataire qui devient la suspecte d'un meurtre intervenu le jour de son arrivée dans un casino où elle vient de commencer un nouveau job. Pia Marais présentera ce long-métrage suffoquant, qui avait impressionné lors du Festival de Berlin 2013, dans le cadre du cycle "Nouvelles femmes de cinéma" du Festival européen des Arcs 2016 en décembre. Nous l'avons interrogée sur sa place de femme au sein du milieu encore très masculin de la réalisation et sur ses inspirations.
Côté points positifs, en Allemagne, du moins cette année, les films réalisés par des femmes sont très nombreux et très forts. Pas seulement artistiquement, mais aussi au box-office, ce qui est fantastique car cela montre bien que ce n'est pas une question de genre. Je pense quand même que c'est une combinaison de choses. Les femmes en général peuvent être plus critiques vis-à-vis d'elles-mêmes. Du coup, elles ne cherchent pas trop à se "vendre" en bluffant.
Récemment, une femme qui est responsable des fictions pour une chaîne de télé allemande a déclaré qu'elle faisait davantage confiance aux hommes parce qu'ils n'avaient que leur film en tête, alors que les femmes avaient leur film ET leur famille en tête. Selon elle, cela expliquerait qu'elles soient incapables de faire de bons films... C'est très décevant et vraiment stupide d'entendre ça. Et c'est valable aussi pour les hommes car cela suggère qu'ils sont tous obnubilés par leur travail sans se soucier de leur vie privée.
Pas ouvertement ou directement. Mais j'ai peut-être été chanceuse. J'ai eu droit à des attitudes condescendantes une fois ou deux et cela devient difficile de prendre ces gens au sérieux dans ces cas-là, surtout que c'est contre-productif quand on fait un film.
Oui, je suis sûre que c'est souvent le cas. Cela semble inhérent, car les femmes vivent des moments de leur vie différemment des hommes. Quand elles parlent de ces expériences, elles ont donc une perspective différente.
Je ne saurai vous dire ! Il y en a tellement et cela change souvent en fonction de ce que je recherche. Mais en ce moment, je dirais que c'est Sueurs Froides d'Alfred Hitchcock.
Ma mère.
Klute de Alan J. Pakula (1972).
Ma grand-mère et quelques-unes de ses amies.
Kirsten Dunst et Winona Ryder.
Vivienne Westwood
Cycle "Nouvelles femmes de cinéma" au Festival de cinéma européen des Arcs, du 10 au 17 décembre 2016