La "Gold List" (ou liste dorée) apparaît pour rectifier les trop fortes inégalités de représentations qui caractérisent le milieu un brin monochrome du cinéma américain. Notamment quand il est question de sacrer les films lors de la mythique cérémonie des Oscars. Car la célébration unanime de Parasite, le chef d'oeuvre du cinéaste coréen Bong Joon-ho, n'a pas vraiment changé la donne du côté de l'inclusion...
Et c'est ce que fustigent les organisations indépendantes Gold House et Coalition of Asian Pacifics in Entertainment. A l'origine de cette initiative, elles dénoncent la mise en avant trop timide des artistes asiatiques sur la scène culturelle et académique. C'est tout un groupe de professionnels de l'industrie qui se mobilise pour visibiliser des créateurs et créatrices trop ignoré·e·s par l'Académie des Oscars, comme nous l'apprend le Huffington Post.
"Beaucoup de ces films, en particulier les films indépendants, n'ont souvent pas les budgets nécessaires pour mener des campagnes coûteuses de promotion, et ni leurs réalisateurs ni leurs studios n'ont le réseau qui peut être essentiel afin de garantir les nominations et d'éventuelles victoires", déplore à ce titre Bing Chen, le co-instigateur de l'organisation Gold House. Il devient alors nécessaire de faciliter cette promotion médiatique.
Pour plus de diversité.
"Quand les gens ne vous voient pas, vous savez, nous avons l'impression que nous devons leur montrer qui nous sommes. Et nous pensons qu'une liste élaborée et votée par des professionnels est un moyen d'y parvenir", explique encore Chen au Huffington Post. L'expert voit en l'accueil de productions asiatiques à succès, qu'il soit critique ou académique, "un vrai déséquilibre". Déséquilibre en terme de promotion publicitaire, de représentation et donc de retentissement médiatique, mais aussi de reconnaissance. L'idée ? Etre vu·e·s et entendus·e·s.
C'est là l'objet de cette "liste dorée" : présenter des valeurs sûres aux académies tout en prônant l'inclusion. Et cette année, la Gold List se constitue de beaux noms. On y retrouve celui de la cinéaste Chloé Zhao, grande favorite des Oscars 2021 avec son prometteur Nomadland (sortie prévue- pour le moment le 24 mars en France). Mais aussi le comédien Riz Ahmed, salué par la critique pour sa performance dans Sound of Metal, le réalisateur Lee Isaac Chung, auteur de Minari (primé à Sundance), les actrices Yeri Han (Minari), Phillipa Soo (le musical à succès Hamilton) et Leah Lewis (The Half of It), ou encore la réalisatrice et scénariste Alice Wu (Si tu savais, adaptation libre de Cyrano de Bergerac).
Un florilège de noms à retenir donc. Et une liste idéale pour éviter de fâcheux "oublis". Par exemple ? L'exclusion des Oscars 2020 de la pourtant remarquable Lulu Wang, réalisatrice américaine (native de Pékin) du drame The Farewell. Pour rappel, l'année-même de ce curieux oubli, Parasite récoltait une salve de statuettes dorées. L'équilibre reste la plus difficile des performances à réaliser au sein de l'Académie.