Pourquoi la réponse de l'hôpital à cette fillette de 4 ans battue nous fait enrager

Publié le Lundi 12 Octobre 2015
Audrey Salles-Cook
Par Audrey Salles-Cook journaliste
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Une maman s'est insurgée d'entendre la remarque d'un employé de l'hôpital, à sa petite fille de 4 ans. Sur Facebook, son message est devenu viral.
Une maman s'est insurgée d'entendre la remarque d'un employé de l'hôpital, à sa petite fille de 4 ans. Sur Facebook, son message est devenu viral.
Cette maman était venue à l'hôpital pour faire soigner sa petite fille de 4 ans, tabassée par l'un de ses camarades de classe. Mais la remarque qu'un employé s'est permis de faire à sa fillette l'a mise hors d'elle. Sur Facebook, son message est devenu viral et l'établissement a dû présenter ses excuses.
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Le 6 octobre dernier, Merritt Smith emmène sa petite fille âgée de 4 ans à l'hôpital Nationwide Children's à Colombus dans l'Ohio. La fillette s'est fait frapper par l'un de ses camarades. Méchamment amochée, elle présente alors une vilaine éraflure sous l'oeil. Si l'épisode a fortement marqué la maman de la petite fille, la remarque faite par un employé de l'hôpital l'a encore plus contrariée.

Alors qu'elle se faisait soigner par un employé de l'établissement en question, la fillette s'entend soudain dire : "Je parie qu'il t'aime bien."

Une remarque certainement bien intentionnée à la base, mais qui sous-entend que la violence serait donc une marque d'affection. Un message que n'a pas du tout cautionné Merritt, furieuse après le personnel de l'hôpital. Sur Facebook, cette maman a donc décidé donc de publier un message virulent accompagné de la photo de sa fille blessée pour dénoncer ce manque de tact :

Furieuse après cette remarque faite par un employé de l'hôpital, Merritt Smith a poussé un coup de gueule sur Facebook.
Furieuse après cette remarque faite par un employé de l'hôpital, Merritt Smith a poussé un coup de gueule sur Facebook.

"Je parie qu'il t'aime bien"

Cher monsieur du bureau de l'hôpital pour enfants, je suis certaine que vous ne pensiez pas à mal. Pourtant, ce que vous avez dit revient à penser que draguer serait donc compatible avec la violence. Ce comportement est inacceptable. Ma fille de 4 ans sait bien que ce n'est pas de cette façon que l'on montre son affection à quelqu'un. Je m'inquiète que vous puissiez dire à d'autres enfants qu'une personne qui vous aime pourrait bien être amenée à vous frapper. Non, je ne laisserai pas ce type de message se propager. Je ne laisserai pas ce message être plus fort que celui que j'ai donné à mon enfant : 'Ce n'est pas de cette manière qu'on montre à quelqu'un qu'on l'apprécie'.

A votre place, vous avez une position d'influence, que vous en soyez conscient ou pas. Vous pensiez rendre ce moment plus agréable en blaguant. Il est temps de prendre vos responsabilités envers la société."

Si l'on comprend aisément que l'employé de l'hôpital ne s'est pas rendu compte de sa boulette sexiste, cette maman n'a pas voulu laisser passer l'occasion de rappeler l'établissement à l'ordre. Il faut dire qu'à cet âge, il est très difficile de faire la part des choses et que sa fillette aurait très bien pu intégrer l'idée que l'amour d'un garçon peut normalement se manifester par de la violence.

La réaction responsable de l'hôpital

Et il faut croire que Merritt n'est pas la seule à penser que ce genre de remarque est devenue monnaie courante. Sur Facebook, son message est devenu viral en l'espace de quelques heures et plus de 30 000 internautes se sont empressés de partager sa publication. Un effet boule de neige, qui a forcé l'hôpital en question à sortir de son silence pour régler la situation :

"Nous vous remercions d'être un membre actif de notre communauté et de prendre la défense des enfants et des familles. Nous sommes au courant de la remarque que l'un de nos employé s'est permis de faire à votre fille. Même si nous savons que cela n'a pas été fait de façon malveillante, nous souhaitions vous présenter nos excuses et vous assurer que cet épisode est pris très au sérieux par notre établissement. Ce type de remarque ne représente pas la philosophie de notre institution.

Nous nous sommes donc rapprochés de cette maman, qui a pu rencontrer l'équipe soignante et l'employé fautif, afin que cette situation ne se reproduise plus jamais."

Une initiative de bon ton, qui permettra certainement à d'autres membres du personnel soignant de comprendre la portée dévastatrice que certains mots peuvent avoir.