Quand Donald Trump fait le coup du "elle a ses règles ou quoi" au sujet d'une journaliste

Publié le Lundi 10 Août 2015
Ariane Hermelin
Par Ariane Hermelin Journaliste Terrafemina
Journaliste société passée par le documentaire et les débats en ligne sur feu Newsring.fr.
Donald Trump
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Le candidat à la primaire républicaine a fait scandale en mettant l'agressivité supposée d'une journaliste de Fox News lors d'un débat télévisé sur le compte de ses menstruations.
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Jamais à une outrance près, Donald Trump est-il allé trop loin ? Au lendemain d'un débat organisé par Fox News entre les dix favoris des Républicains pour l'investiture, le magnat de l'immobilier s'est surpassé dans la vulgarité et le sexisme.

Interviewé par un journaliste de CNN au sujet de son échange houleux avec Megyn Kelly, qui l'interrogeait notamment au sujet de ses attaques contre les femmes, Donald Trump a en effet recouru à l'argument le plus machiste que les hommes aient inventé pour disqualifier la gent féminine en insinuant que cette dernière avait ses règles. "On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit", a-t-il déclaré sur CNN au sujet de Megyn Kelly.

Devant le tollé suscité par ses propos, il a ensuite précisé sur Twitter qu'il parlait en fait... de son nez. (Ce qui, est somme toute, tout aussi hasardeux : les amateurs de manga vous le diront, le nez qui saigne est en général signe d'excitation sexuelle, ndr). Mais le mal était fait.

Cette déclaration a valu à Donald Trump d'être désavoué par de nombreux républicains, et notamment des candidats. Comme le précise Le Monde , le milliardaire a été à la suite de ce scandale évincé d'un meeting organisé à Atlanta auquel il avait été convié par des sympathisants républicains aux côtés d'autres candidats. "Bien que j'apprécie personnellement Donald Trump, sa remarque à propos de Megyn Kelly sur CNN va trop loin", a écrit Erick Erickson, rédacteur en chef du site RedState, proche des républicains, qui organise le rassemblement.

Par ailleurs, Carly Fiorina, la seule candidate républicaine actuellement en lice, a désavoué Donald Trump en apportant son soutien sur Twitter à Megyn Kelly, bientôt imitée par Scott Walker.

Au sein de l'équipe de campagne de Donald Trump, cet incident a également fait des vagues : Roger Stone, le principal conseiller politique du candidat, a ainsi claqué la porte, comme il l'a fait savoir sur Twitter, démentant les propos du clan Trump qui prétendait qu'il avait été licencié : "Désolé,@realDonaldTrump ne m'a pas viré – j'ai viré Trump. Pas d'accord avec cette guéguerre avec@megynkelly qui nous éloigne des sujets de fond", a-t-il écrit le 8 août.

Si Donald Trump a fait fort ces derniers jours en matière de sexisme, il n'est guère le seul républicain à s'en prendre aux femmes. Lors du débat télévisé organisé par Fox News, plusieurs candidats ont exprimé leur opposition à l'avortement, y compris en cas d'inceste, de viol ou de danger pour la mère. Le planning familial américain, qui a subi une attaque en règle ces derniers jours, a également été largement critiqué.