Retenir ses règles : j'ai testé pour vous le flux instinctif

Publié le Lundi 26 Octobre 2015
Audrey Salles-Cook
Par Audrey Salles-Cook journaliste
.
Le flux instinctif, on teste ?
Le flux instinctif, on teste ?
Après avoir longtemps entendu parler de ce fameux "flux instinctif", j'ai finalement décidé de tester cette nouvelle manière révolutionnaire de contenir ses règles. Révolutionnaire, vraiment ?
À lire aussi

Si certaines filles ne sont pas particulièrement indisposées par leurs règles, personnellement, c'est loin d'être mon cas. Sans cesse sujette à des maux de ventres intempestifs, j'ai également fait le choix d'arrêter de prendre la pilule contraceptive il y a plusieurs années. Autant vous dire que lorsque ça arrive, mon flux est loin d'être ridicule. Passablement lassée des tampons et autres serviettes hygiéniques inconfortables et cracra, j'ai donc décidé de tenter le tout pour le tout en testant pour vous le flux instinctif. En gros, cela signifie purement et simplement que j'essaye par ma propre force physique et mentale de retenir le sang qui s'écoule naturellement. Et ce, sans protections périodiques.

Une aventure digne d'un roman épique, où les moments de honte et les sentiments de doutes vous envahissent à chaque instant. C'est parti !

Jour 1

Réveillée par la douleur à 6 heures du matin, j'avale consciencieusement mon cachet d'Antadys (un anti-inflammatoire) avant de me recoucher.

Noooooooooooooon
Noooooooooooooon

Quelques heures plus tard, me voilà finalement partie pour le travail, sans protection (je le jure).

On se demande bien ce que je m'étais imaginé...

Très concentrée sur l'idée de serrer mon vagin, je m'avance vers le métro et c'est là que les choses se gâtent. Alors que je suis déjà en retard et qu'il m'est donc impossible de rebrousser chemin, je sens déjà le sang couler lentement dans ma culotte (vieille et noire je précise, tout comme le pantalon choisi ce jour). Il n'est donc pas question de s'asseoir confortablement (plutôt mourir que de laisser une trace sur la moquette épaisse qui recouvre les sièges de la rame). Je m'accroche donc comme je peux à la barre glissante et continue à serrer les cuisses le plus fort possible, tout en essayant de ne pas bouger. Malheureusement pour moi, il me reste encore 10 minutes de marche avant d'arriver au bureau. Un problème de taille à surmonter, qui me prendra finalement double de temps.

Arrivée en panique sous les yeux hilares de ma collègue qui ne s'efforce même pas de retenir son éclat de rire, je parcours à toute vitesse l'open-space armée d'un tampon salvateur. Oui j'avoue, je vous dis tout, j'ai cédé direct...

Oups !
Oups !

Conseil du jour : prévoir un protège-slip pour tenter l'expérience

Jour 2

Cette nuit, j'ai dormi avec un protège-slip et tout s'est bien passé (normal être allongée, c'est comme être dans l'eau, ça stoppe le flux). Evidemment, à peine me suis-je levée, que les grandes eaux se sont immédiatement remises à couler. Mais bon, je teste pour vous, alors je ne triche pas et je change mon protège-slip. Seulement 1 heure après mon arrivée au bureau, je sens que le flux a toujours bien du mal à se contenir malgré mes efforts, il est temps de changer de serviette.

Je vais aux toilettes (mon nouveau refuge préféré) et là, c'est la grosse tache qui fait mal.

Vous en aurez pour des heures de lavage à la main...
Vous en aurez pour des heures de lavage à la main...

Pas folle, je porte heureusement un haut très long pour éviter que tout le monde puisse se rendre compte de la fuite. Je remets un second protège-slip et l'enfer continue. Allez savoir pourquoi, j'ai même l'impression que c'est pire que le premier jour...

Résultats des courses, j'ai changé mon protège-slip près de 7 fois dans la même journée, une tannée !

Conseil du jour : prévoir toute une boîte de protège-slips pour être sûre d'en avoir assez.

Jour 3

Enfin, ça commence à marcher. Oui, mais en même temps, mon flux est beaucoup moins important alors forcément, c'est plus facile. Aujourd'hui, exit la vilaine tache, je suis limite à l'aise dans mes baskets. Si la journée se passe donc sans encombre avec seulement quatre allers-retours aux toilettes pour changer de protège-slip, une épreuve autrement plus périlleuse m'attend pourtant ce soir : un cours de sport intensif.

Et s'il y a bien un instant fatidique où j'ai regretté de ne pas avoir un tampon de secours, c'est celui-là ! Très gênée par le mouvement de mon protège-slip qui repandait çà et là le sang écoulé dans ma culotte, j'ai dû refréner quelque peu mon enthousiasme au moment de faire des efforts...

Mieux vaut s'abstenir de faire du sport quelques jours, c'est plus prudent...
Mieux vaut s'abstenir de faire du sport quelques jours, c'est plus prudent...

Conseil du jour : ne faites pas de sport lors de cette épreuve-test, c'est franchement très désagréable.

Jour 4

Ça y est, mon flux est devenu ridicule, il est donc enfin temps de me débarrasser de ce protège-slip inutile. Vraiment ? Et bien, j'aurais mieux fait de m'abstenir...

Non seulement, le peu qui s'écoule continue de se promener joyeusement dans ma culotte, mais en plus, je me tape encore une tache de sang dans le pantalon. Je suis bonne pour un lavage main de plus. Ras-le-bol !

Conseil du jour : ne sous-estimez jamais le pouvoir d'un protège-slip.

On est quand même mieux avec une bonne vieille protection périodique, y a pas à dire...
On est quand même mieux avec une bonne vieille protection périodique, y a pas à dire...

Jour 5

J'ai perdu tout courage et j'enfile un protège-slip, tant pis.

Conclusion

J'ai eu beau tout essayer, j'avoue ne pas avoir réussi à retenir mon flux. Comment je le sais ? Grâce à un détail peu ragoûtant, mais qu'il est impossible de passer sous silence : au moment de changer de protège-slip, je regardais toujours si le sang que je tentais de retenir se "stockait" plus ou moins dans mon vagin. Force est de reconnaître que non, car je n'ai jamais constaté de différence notable à ce sujet.

En même temps, toutes les spécialistes du flux instinctif assurent que l'exercice doit être répété sur plusieurs cycles avant de pouvoir contrôler véritablement son flux. Etant donné ma patience légendaire, je vais passer mon tour et me mettre directement à la coupe menstruelle (ou cup).

Perso je passe à la cup, c'est décidé !
Perso je passe à la cup, c'est décidé !

Au moins avec elle, je n'ai pas besoin de passer la journée à me concentrer. Comme si ce n'était pas déjà assez fatiguant d'avoir ses règles...