"Je ne comprends pas pourquoi une femme de 70 ans devrait se cacher, ça veut dire quoi, ça ?". Cette question percutante, c'est la star argentine Moria Casán qui la pose. L'actrice de 76 ans a vu l'une de ses photos partagée sur les réseaux sociaux : on l'y découvre en bikini sur la plage de Mar del Plata, au sud de Buenos Aires. Un cliché solaire devenu viral et qui a suscité bien des réactions en Argentine.
Et notamment celles d'un internaute, qui a commenté avec virulence sur Twitter, dans un post depuis supprimé : "Cachez-vous Moria Casan, comportez-vous comme ce que vous êtes, une femme âgée".
Difficile de faire la démonstration d'un sexisme aussi décomplexé. Ces attaques misogynes ont incité l'actrice à contrattaquer : non, elle ne souhaite pas "se cacher". "Cache-toi toi-même, imbécile !", a-t-elle rétorqué, comme le relate le média espagnol ADN Radio.
"Je n'ai plus le corps que j'avais à 30 ans, parce que j'ai 76 ans, c'est une photo naturelle. Si ça ne tenait qu'à moi, je ferais du nudisme", a encore développé la star septuagénaire, qui appelle en retour les femmes "à s'aimer" par-delà les préjugés et les remarques bien souvent désobligeantes des autres. Elle a d'ailleurs répliqué en vidéo, se filmant toujours en maillot chez elle, sourire au lèvres.
Avec ce discours décomplexant, Moria Casán réagit à l'âgisme, cette stigmatisation qui concerne les personnes, et particulièrement les femmes, ayant passé le cap de la cinquantaine. Moria Casán a également affirmé sa fierté d'afficher son corps, sans le moindre filtre. Elle a ainsi commenté : "Graisse + cellulite = la liberté".
Des mots en forme de slogan féministe, qui ont parlé à bien des personnes, comme la porte-parole du gouvernement argentin Gabriela Cerruti : "Il n'y a pas d'âge pour la liberté, le plaisir et la joie de vivre. La révolution des vieilles te soutient". Comme le précise Le Monde, la "Révolution des vieilles" est un groupe de féministes initiée en 2020 par la porte-parole, ex-députée, fustigeant l'invisibilisation des femmes dites "vieilles" dans la société, de la vie intime à la sphère professionnelle, en passant par les médias.
"Je n'ai jamais ressenti de pression concernant mon corps. Je n'ai rien eu à combattre. J'ai toujours fait ce qui me chante. J'ai choisi ma liberté", a encore assuré la comédienne argentine. Qui a tenu à faire passer un message particulièrement libérateur : "Choisissez-vous au-delà de tout et vous passerez du bon temps dans la vie. Sinon, vous obéissez toujours à des règles qui vous mettent la pression et limitent votre liberté". A bon entendeur.