Un chanteur dénonce une agression sexuelle dans la foule pendant son concert

Publié le Mardi 22 Août 2017
Concert d'Architects (Berlin 2014)
Concert d'Architects (Berlin 2014)
Les concerts et festivals sont le théâtre de nombreux gestes déplacés à l'encontre de femmes, voire parfois d'agressions sexuelle. Vendredi, le chanteur du groupe Architects a interrompu son concert pour en dénoncer une qui s'est produite sous ses yeux.
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Sam Carter, chanteur du groupe de métal Architects, ne crie pas seulement pour donner de la voix pendant ses concerts. Vendredi 18 août, il a interrompu sa prestation aux Pays-Bas, lors du Lowland Festival, pour dénoncer une agression sexuelle. Agression qui s'est produite sous ses yeux, en plein milieu de la foule. "J'ai hésité à dire quelque chose à propos de ce que je viens de voir pendant ma dernière chanson... Vous savez quoi ? Je vais le faire." Très remonté par ce qu'il vient de voir, Sam Carter préfère interrompre son concert et donc priver ses fans de spectacle pendant une minute plutôt que de laisser passer ce à quoi il a assisté.

"J'ai vu une fille, une femme, se faire porter jusqu'ici et je ne vais pas pointer du doigt la petite merde qui a fait ça. Mais je t'ai vu attraper son sein. J'ai l'ai vu et c'est dégoûtant et il n'y a pas de place ici pour cette merde !" Sous les acclamations du public, il continue son discours, ponctué d'insultes à l'encontre de l'auteur des faits : "Ce n'est pas ton putain de corps et tu n'attrapes personne ! Pas dans mon concert !"

Avant de reprendre la chanson, il a gracieusement demandé à l'agresseur de quitter son concert. "Donc si l'envie te prend de recommencer, marche vers là-bas, va te faire foutre et ne reviens pas !" Cette prise de parole a été largement applaudi par la foule, sauf peut-être l'agresseur qui a dû se sentir bien seul à ce moment-là.

Un festival d'agressions

Les agressions sexuelles sont devenues malheureusement monnaie courante dans les concerts et festivals. En Suède, le festival de Bråvalla a dû annuler son édition 2018 en raison de nombreux viols recensés encore cette année. Quatre plaintes pour viol et 24 autres pour agressions sexuelles ont été enregistrées en seulement quatre jours. "Certains hommes, car il s'agit d'hommes, ne savent pas se tenir. C'est une honte. C'est pourquoi nous avons décidé de ne pas rééditer Bråvalla en 2018", ont ainsi communiqué les organisateurs du festival.

Selon The Guardian, ce sont au moins huit agressions qui ont été rapportées au cours du festival Reading (Angleterre) entre 2014 et 2016. Ce rendez-vous annuel musical est très populaire, mais se révèle donc dangereux pour les femmes. Pour lutter contre ces comportements sexistes et ces agressions, un groupe de jeunes Écossaises a monté en 2016 le collectif Girl Against. Elles espèrent ainsi sensibiliser le public mais aussi les artistes.

"Non, c'est non"

Pour la première fois, les Fêtes de Bayonne ont accueilli une permanence qui assurait la prévention des agressions sexuelles et la prise en charge des victimes. Pour cette 81ème édition qui se déroulait du 26 au 30 juillet, près d'un million de personnes étaient attendues sur la côte basque. Dix-neuf bénévoles étaient présents pour échanger avec des jeunes. Au dessus de leur tente, le slogan "Stop ! Agressions sexistes-Préventions-Informations" était apposé, juste à côté du poste de secours.

"Nous ne faisons pas un travail d'enquête, confiait Marie-Hélène Ville, présidente de l'Association égalité femme-homme 64 au Midi Libre. Nous sommes là pour prévenir les violences sexuelles, en particulier tout comportement indigne, une simple injure de rue, qui n'est pas punie par la loi pénale, mais qui fait la femme victime est en état d'affaiblissement et peut devenir au fil de la soirée un proie facile." Des affiches aux slogans chocs ont été affichées dans toute la ville : "Non, c'est non", "Ta main sur mon cul, ma main sur ta gueule".

Que ce soit de la simple prévention à la totale annulation d'un festival, en passant par une radicale dénonciation en direct, les agressions sexuelles sont donc de moins en moins tues.