Un mannequin blanc pour un article sur les coiffures sénégalaises : Teen Vogue crée la polémique

Publié le Jeudi 25 Juin 2015
Marie Chaumière
Par Marie Chaumière Journaliste
La photo dans "Teen Vogue" incriminée par les tweetos
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Le magazine américain "Teen Vogue" a fait scandale en choisissant un mannequin blanc pour un dossier dédié aux coiffures sénégalaises dans son dernier numéro. Polémique.
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En consacrant un article à son voyage au Rwanda et aux techniques de coiffure qu'elle a apprises lors de son séjour, la journaliste afro-américaine du magazine de mode Teen Vogue, Elaine Welteroth, n'imaginait sans doute pas se retrouver sous le feu des critiques.

Au coeur de la polémique, son choix d'illustrer ce dossier spécial sur les tresses sénégalaises avec des mannequins à la peau claire, voire blanche. En effet, alors que l'article sur le site de la publication est accompagné de photos du voyage d'Elaine Welteroth et d'Africaines en train de se tresser les cheveux, la version papier montre notamment le top Phillipa Steele, qui a des origines fidjiennes, françaises, anglaises et américaines, et dont la peau claire n'a pas été jugée représentative de la population afro-américaine.

A peine le numéro de Teen Vogue publié, les tweets ont fusé pour dénoncer un mépris des femmes noires, qui sont déjà négligées dans la presse féminine.

Face à la polémique, Elaine Welteroth a écrit un texte pour justifier ses choix. La journaliste explique qu'elle a choisi ce mannequin qui a suscité l'ire des internautes car cette dernière ressemblait à la jeune chanteuse Zendaya, au coeur de son article. Tout en reconnaissant que les critiques au sujet de son article soulèvent un point important.

"Je suis bien placée pour comprendre ce que ça fait de se sentir ignorée et méprisée, d'avoir l'impression que ma voix ne compte pas, que ma beauté n'est pas désirable... parce que je suis noire. Je sais aussi ce que cela fait d'être l'objet du ridicule ou du rejet parce que je ne suis pas assez noire", écrit-elle. Et la journaliste de conclure : "J'espère que cette histoire et le débat qu'elle a suscité pourront mettre en avant le fait que la race ne se définit pas en termes de teinte de peau, de couleur des yeux et de texture capillaire."