Une journaliste libanaise cloue le bec à un cheikh misogyne en direct

Publié le Mardi 10 Mars 2015
Antoine Lagadec
Par Antoine Lagadec Journaliste
La journaliste Rima Karaki et son invité le cheikh Hani al-Sebaï
La journaliste Rima Karaki et son invité le cheikh Hani al-Sebaï
Une journaliste libanaise de la chaîne al-Jadeed n'a pas hésité à mettre un terme à son entretien avec un cheikh islamiste, alors que ce dernier la sommait de se taire.
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La séquence fait depuis plusieurs heures le tour des réseaux sociaux. Malmenée par son interlocuteur du jour, la journaliste Rima Karaki, qui officie sur la chaîne al-Jadeed basée à Beyrouth, a préféré mettre fin à son interview en direct. Et la séquence est totalement jouissive.

La présentatrice du JT interviewait le cheikh islamiste Hani al-Sebaï dans le cadre d'un sujet sur l'embrigadement des chrétiens par les groupes djihadistes. Invité à s'exprimer sur le sujet, l'intellectuel égyptien se lance alors dans une longue tirade sur les précédents historiques du phénomène. Une explication détaillée que la journaliste tente alors d'abréger poliment pour se concentrer sur les événements les plus récents.

" Fermez-la que je puisse parler "

" Dr. al-Sebai, concentrons-nous sur le présent ", demande Rima Karaki. Une invitation qui ne passe visiblement pas aux yeux du spécialiste : " Ne me coupez pas la parole. Je répondrai si je veux ", lance alors l'invité en duplex. Démarre alors un vif échange en direct, dans lequel Rima Karaké tente d'expliquer à son invité que le temps dont elle dispose est court et qu'elle souhaite aborder le sujet principal de l'entretien rapidement.

" Vous avez fini ? Fermez-la que je puisse parler ", s'emporte le cheikh islamiste. C'en est trop pour la journaliste qui s'interroge à voix haute : " Comment un cheikh respecté comme vous peut dire à l'animatrice d'une émission de la fermer ? ". Une question à laquelle la présentatrice n'attend pas de réponse, préférant mettre un terme à l'échange. " Assez, on a terminé. Soit il y a un respect mutuel, soit cette discussion est terminée ", conclut-elle.

La séquence rappelle à certains égard celle, bien plus drôle, de l'échange entre une journaliste saoudienne et l'historien Saleh al-Saadoon. Celui-ci avait tenu en direct des propos si misogynes qu'ils avaient déclenché le fou rire de l'animatrice.