Valentine Gauthier : interview d'une créatrice nomade, arty et vraiment conscious

Publié le Mercredi 29 Avril 2015
Fanny Rivron
Par Fanny Rivron Journaliste
Valentine Gauthier nous a fait visiter sa boutique de la rue Charlot et surtout son atelier. Petite conversation autour de ses inspirations, de ses voyages et de sa marque de vêtements conscious et pas que sur le papier (bim H&M).
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Elle a fait des études de géo-ethnologie, ses classes à l'Atelier Chardon Savard, travaillé chez Martin Margiela, gagné le festival international des jeunes créateurs de Dinard en 2006 et fondé sa marque éponyme l'année suivante. Son credo : des matières nobles, une fabrication contrôlée, du raffinement et de la modernité. La fusion parfaite entre le beau et le bien.


Il y a quelques semaines, Valentine Gauthier nous a ouvert son atelier du IIIe arrondissement de Paris : une petite équipe au travail, des croquis et des morceaux de tissu partout au mur, des livres d'art... Le lieu est cool, notre hôtesse aussi.

Terrafemina : Comment définirais-tu l'esprit et le style Valentine Gauthier en une phrase ?

Valentine Gauthier : Féminin, urbain aux accents sporty, contemporain et raffiné.

Tu étais partie pour des études de géo-ethnologie, qu'est-ce qui t'a ramenée sur le chemin de la mode ?

La passion pour ce métier que j'entretiens depuis ma plus tendre enfance.

Est-ce que cette première vocation influence ton travail ?

Oui, sous différents aspects, les voyages et ethnies m'inspirent beaucoup, c'est un plaisir que de transposer ces sources à un style contemporain et urbain.

En quoi Valentine Gauthier est une marque conscious ?

J'aime mon métier et ceux qui y participent. Nous faisons de la création de vêtements et de style, ce qui n'a rien à voir avec la grande diffusion. Nous travaillons avec des artisans ou de petites structures qui sont nos partenaires depuis le début. Le travail dans la tradition en France, en Inde ou en Espagne, les belles matières et la décision de travailler sans intermédiaire avec nos partenaires nous permet de maîtriser notre fabrication et d'entretenir nos relations avec ces différentes personnes qui contribuent grandement à notre histoire. Ils sont devenus des amis avec le temps.

Tu voyages beaucoup, quel est le voyage qui t'a le plus marquée ?

Cabo Polonio en Uruguay, l'un de mes plus beaux voyages. J'aime les paysages de bout du monde. Calo Forte, une petite île face à la Sardaigne ou l'Atlas marocain.

Tes matières fétiches ?

La soie, le cuir, le coton, la peau lainée, les beaux lainages...

L'artiste que tu admires le plus ?

Richard Serra, Alexander Calder, Willem de Kooning... Les architectes Le Corbusier ou Oscar Niemeyer... je ne saurais choisir.

Ton uniforme de tous les jours ?

Le sweatshirt Kendrick "Hyères Les Palmiers", la jupe en soie Williams Black Iris et nos chaussures bateau en python de cet été.
Le sweat Kendrick " Hyères Les Palmiers " et les chaussures bateau en python. Valentine Gauthier printemps-été 2015.
Le sweat Kendrick " Hyères Les Palmiers " et les chaussures bateau en python. Valentine Gauthier printemps-été 2015.

Ta panoplie pour une soirée ?

Un tailleur pantalon au revers contrasté d'un bord côte rayé sporty ou notre robe de l'été Castéou Hyères, une paire de derbies creepers Tony, une pochette et les lèvres rouges.
La robe Castéou Hyères de Valentine Gauthier.
La robe Castéou Hyères de Valentine Gauthier.

Le vêtement que tu ne porteras jamais ?

Une robe fourreau longue moulante à paillettes imprimées cupcake.

L'accessoire qui fait tout ?

Les chaussures !!!
Les derbies creepers Tony de Valentine Gauthier.
Les derbies creepers Tony de Valentine Gauthier.

Ta collection 2015, comment l'as-tu imaginée ? Qu'est-ce qui t'a inspirée ?

J'ai dessiné cette collection sous le signe de la Provence baignée de soleil. Je me suis attachée à mes madeleines de Proust : La villa Noailles et son jardin luxuriant, les îles alentour, des dessins d'imprimés provençaux originaires des indiennes et des références au photographe Georges Hoyningen-Huene comme à Suzanne Lenglen.


Photos du diaporama : Shehan Hanwellage