A-t-on déjà fait l'amour dans l'espace ?

Publié le Mardi 14 Novembre 2017
Léa Drouelle
Par Léa Drouelle Journaliste
A-t-on déjà fait l'amour dans l'espace ?
A-t-on déjà fait l'amour dans l'espace ?
Quand les astronautes gravitent en orbite, leurs habitudes s'en trouvent profondément perturbées. En effet, les activités les plus élémentaires comme manger, dormir ou se déplacer se pratiquent bien différemment lorsque l'on se trouve loin de la terre ferme. Qu'en est-il des relations sexuelles ? Est-il réellement possible de faire l'amour dans l'espace ?
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Grâce à internet, aux réseaux sociaux et à l'astronaute français Thomas Pesquet, on peut désormais se faire une vision un peu plus précise du quotidien des astronautes lorsqu'ils voyagent dans l'espace : la position dans laquelle ils dorment, la manière dont ils se nourrissent. Mais le sujet du sexe, lui, reste cependant encore peu abordé. Quand un astronaute part en mission, la durée du voyage dans l'espace s'étend parfois sur plusieurs mois d'affilé. Or, n'oublions que ces explorateurs de l'espace sont avant tout des êtres humains dotés de désirs sexuels. Le débat sur l'activité sexuelle des astronautes ne date d'ailleurs pas d'hier.

Les astronautes ont-ils déjà essayé de s'envoler au septième ciel alors qu'ils gravitaient en orbite ? À ce jour, le mystère reste entier. Et pour cause : les récits mentionnant le sujet sont peu nombreux et jamais avérés à 100%. On peut notamment citer le célèbre exemple de la cosmonaute russe Svetlana Yevgenyevna Savitskaya qui, d'après des responsables de l'agence spatiale d'URSS, se serait accouplée avec Leonid Popov ou avec Alexander Serebroven (l'histoire ne mentionne pas lequel des deux) à bord du Saliout 7 en 1982. Selon les responsables de l'agence spatiale l' "expérience" avait pour objectif de concevoir le premier enfant de l'espace... qui n'a cependant jamais vu le jour. Difficile alors de savoir s'il s'agit d'un canular ou d'une simple rumeur dont la véracité reste encore à prouver.

Les historiens se sont également penchés sur le cas du premier couple d'astronautes américains Mark Lee et Jan Davis, qui a voyagé ensemble lors de la mission STS-47 en septembre 1992. À l'époque, le jeune couple était marié depuis un an et demi. Mais là non plus, personne y compris la Nasa, ne peut affirmer avec certitude si oui ou non les partenaires se sont livrés à des ébats amoureux une fois à bord.

Jan Davis et Mark Lee, le premier couple marié dans l'espace, à bord de la navette Endeavour.
Jan Davis et Mark Lee, le premier couple marié dans l'espace, à bord de la navette Endeavour.

L'apensateur, un frein aux relations sexuelles spatiales ?

Comme le souligne le site ThoughtCo, faire l'amour dans l'espace se heurte à plusieurs difficultés d'un point de vue physiologique. Pour commencer, la faible gravité altère la circulation du sang dans le corps. En effet, comme l'explique Futura Sciences, "au début d'un séjour en apesanteur, les fluides sanguins ont tendance à migrer du bas vers le haut du corps, provoquant l'apparition de symptômes tels que les pattes de poulet et l'apparition d'un visage bouffi". Il semble donc difficile dans ce contexte pour un homme d'avoir une érection. Se pose également le problème de la transpiration. Le cosmonaute Mike Hopkins a raconté à Slate, qu'en orbite, la sueur liée à la pratique d'un exercice physique colle à la peau et il faut constamment l'éponger avec une serviette. Pas très pratique donc de se lancer dans des galipettes en épongeant le front de son partenaire toutes les deux secondes !

Quant à la question de la reproduction, les scientifiques se sont penchés dessus à plusieurs reprises. Plusieurs expériences sur la reproduction animale dans l'espace ont été réalisées, dont une sur des amphibiens en 1996 menée par Claudie Haignieré, première femme française à avoir voyager dans l'espace. Ses travaux, compilés à ceux de l'astronaute français Léopold Eyaerts réalisés en 1998, ont permis de révéler certaines anomalies à certains stades du développement embryonnaire, mais également au niveau de la fécondation elle-même et de la segmentation des cellules.

Vu sous cet angle, le fantasme de faire des enfants dans l'espace semble subitement beaucoup moins romantique...