Israël : "Would you have sex with an Arab ?", peut-on faire l'amour avec l'ennemi ?

Publié le Lundi 10 Septembre 2012
Israël : "Would you have sex with an Arab ?", peut-on faire l'amour avec l'ennemi ?
Israël : "Would you have sex with an Arab ?", peut-on faire l'amour avec l'ennemi ?
La réalisatrice française Yolande Zauberman a posé la question suivante au fil de ses rencontres dans les bars de Tel-Aviv et Jérusalem : « Feriez-vous l'amour avec un Arabe ? ». Une plongée touchante et sexy au cœur du conflit israélo-palestinien, côté intime.
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« Feriez-vous l'amour avec un Arabe ? », «feriez-vous l'amour avec un juif ? ». Cette question, la réalisatrice française Yolande Zauberman est allée la poser en Israël, au cours d’une enquête intime dans les rues et les bars à la nuit tombée, dans un pays où un habitant sur cinq est arabe. Autour d’un verre à Tel-Aviv ou sur le chemin d’une boîte de nuit à Jérusalem, les Israéliens rencontrés se livrent, les langues se délient, dans le secret et l’ambiance particulière qu’apporte la nuit. Ces confessions, ces interrogations, la réalisatrice, aidée de son compagnon l'écrivain libanais Sélim Nassib, en a fait un film, « Would You Have Sex with an Arab ? », qui sortira en salles le 12 septembre.

Comment fait-on pour vivre avec son ennemi proche ?

Dans un entretien publié par Courrier international, Yolande Zauberman explique : « Je n'ai pas souhaité poser ma question à des gens susceptibles de se sentir agressés, comme les personnes mariées ou les religieux. Je voulais m'adresser à des gens qui sont à l’aise avec l’idée du désir, des gens qui sortent le soir, disponibles à l’autre. J'ai visé ces zones de marginalité afin de voir si les gens qui les fréquentent étaient prêts à accepter l'autre ». Car dans ces lieux nocturnes, tous cohabitent, boivent, dansent et, parfois, finissent au lit ensemble. Et si tout ne se résout pas au lit, est-ce que coucher avec l’ennemi ne permet pas de voir le conflit sous un autre angle ? « Quand le film a été montré à la Mostra (de Venise), il y avait un Grec. Trois secondes après il y avait un Turc, il y avait un Pakistanais, puis il y avait un Indien... Et tout le monde le prenait pour lui, le film. Ce n'était pas dans un jugement de ce qui se passe en Israël. C'était, d'un seul coup : comment est-ce qu'on fait pour vivre avec son ennemi proche ? Et quelle est cette relation à l'ennemi ? Or moi, ça m'intéresse, la relation avec l'ennemi ! », confiait-t-elle sur France Culture, soulignant par là l’un des points les plus forts de son film : son côté universel.


« Il s’agit de désir »

Ainsi une jeune fille juive interrogée dans le film constate : « Il y a 50 ans, nous étions interdits dans les boîtes de nuits, maintenant c'est eux qui le sont. C'est hypocrite comme système, je me sens hypocrite ». Un garçon arabe à qui l’on pose la question « Would you have sex with a Jewish girl » répond quant à lui : « si la fille est belle et qu'elle fume le narguilé, oui ! ». Comme le dit Sélim Nassib : « les gens que l’on a rencontrés, c’est comme s’ils avaient oublié de se poser cette question (…). Ils sont très habitués à ce qu’on leur demande leur opinion. Mais là il ne s’agit pas d’opinion, il s’agit de désir ».

Découvrez la bande-annonce de « Would you have sex with an Arab ? » (VOST)

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