4 questions à J.F. Vilotte, président de l’Arjel

Publié le Mercredi 16 Juin 2010
4 questions à J.F. Vilotte, président de l’Arjel
4 questions à J.F. Vilotte, président de l’Arjel
Le baromètre Terrafemina-Orange révèle les liens ambigus entre les femmes et les jeux d’argent en ligne. L’ouverture du marché va-t-elle faire évoluer ces rapports ? Jean-François Vilotte, le président de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) répond à nos questions.
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Jean-François Vilotte est président de l’Arjel, une autorité administrative indépendante spécialmeent créée à l’occasion de l’ouverture du marché des jeux d’argent en ligne. Le 8 juin 2010, l’Arjel a délivré 17 agréments à 11 opérateurs, mettant ainsi fin au monopole de la Française des Jeux et du PMU.

Terrafemina : D’après les résultats de notre baromètre, les femmes sont plus réticentes que les hommes à jouer de l’argent en ligne. Pensez-vous qu’avec l’ouverture du marché, cela va changer ?
Jean-François Vilotte : Oui, je pense que l’ouverture peut faire évoluer ces chiffres. Auparavant, sur internet, il y avait les jeux d’argent légaux, à savoir essentiellement les paris hippiques. De l’autre côté il y avait l’offre illégale. Les femmes étant peut-être plus attentives à la sécurité informatique et à l’environnement légal, et l’offre de jeux s’élargissant, il est possible qu’elles jouent davantage aux jeux d’argent en ligne.

TF : Toujours selon le baromètre, les femmes se disent plus sensibles que les hommes aux risques d’addiction sur internet. Pensez-vous qu’elles soient particulièrement vulnérables ? Les mesures de prévention que vous mettez en place ciblent-elles les femmes ?
J.-F.V. : La vulnérabilité au jeu est psychologique et sociale, c’est la somme d’éléments qui fait que certains joueurs basculent dans des situations dramatiques, hommes ou femmes. L’Arjel va mettre en place un dispositif d’observation pour voir comment le marché évolue. S’il y a lieu d’adapter les modérateurs de jeu, on le fera. Mais à ce stade il n’y a pas de ciblage particulier.

TF : Détaillez-nous les principales mesures de prévention de l’addiction…
J.-F.V. : Tout d’abord il s’agit d’encadrer la publicité avec des messages de prévention. Ensuite, nous avons mis en place différents mécanismes de protection des mineurs, c’est-à-dire que l’on ne peut pas vous ouvrir un compte-joueur malgré vous. De plus, les sites seront obligés de proposer des modérateurs de jeu. Les joueurs pourront s’auto-modérer (ils pourront fixer une limite financières dans leurs mises) voire s’auto interdire de jouer. Ils pourront s’inscrire au fichier des interdits de jeu (commun pour les lieux physiques et les jeux en ligne). Dernière mesure, le plafonnement du taux de retour au joueur à 85%. Il s’agit des espérances de gains que les opérateurs proposent à leurs clients.

TF : Quels sont les objectifs de l’Arjel ?
J.-F.V. : Si on réussit, il faudrait tout d’abord que les joueurs qui jouaient sur des sites illégaux basculent vers des sites légaux.  Ensuite, il faut que la demande ne progresse pas plus que la croissance naturelle d’internet. En effet, on ne souhaite pas que les gens jouent plus mais qu’ils jouent mieux.

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