"Il n'existe pas d'addiction aux réseaux sociaux" selon Vanessa Lalo

Publié le Jeudi 18 Octobre 2012
"Il n'existe pas d'addiction aux réseaux sociaux" selon Vanessa Lalo
"Il n'existe pas d'addiction aux réseaux sociaux" selon Vanessa Lalo
Selon une étude française coordonnée par le Dr Étienne Couderc, psychiatre à l'hôpital Esquirol de Limoges (Haute-Vienne), 4% des utilisateurs de Facebook sont accros aux réseaux sociaux. Pire, 70% de ceux-là souffriraient de phobie sociale. Twitter et compagnie seraient donc dangereux pour notre santé ? Nous avons posé la question à Vanessa Lalo, psychologue des médias numériques.
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Terrafemina : Selon une étude française, 70% des accros aux réseaux sociaux souffriraient de phobie sociale. Quel est le lien entre les deux ?

Vanessa Lalo : Pour moi l’addiction aux réseaux sociaux n’a pas de sens. En revanche, il est vrai qu’un phobique social trouvera une réponse (pas forcément bonne) dans Twitter ou Facebook. En effet, c’est une personne qui évite les rapports réels, qui a peur de se confronter aux autres. Avec les réseaux sociaux, elle se sent protégée, elle a la sensation de maîtriser son image. Le problème c’est qu’en réalité, tout cela est illusoire : même si l’on peut effacer un message, il a existé, il a été lu et retwitté…

Tf : Quels peuvent alors être les conséquences de cette sensation de maîtrise ?

V. L. : Un effet boomerang. Je prends souvent l’exemple des parents qui offrent un téléphone à leur enfant. Cet objet les rassure, mais, il suffit que l’enfant ne réponde pas une fois, et ils angoissent encore plus : ils s’imaginent alors que quelque chose s’est passé. Sur les réseaux sociaux, il suffit d’un commentaire négatif pour que tout s’ébranle, pour que l’on prenne conscience que l’on est bien inscrit dans la réalité. Et les conséquences peuvent être dramatiques, et conduire par exemple à la dépression.

Tf : Faut-il donc se méfier des réseaux sociaux ?

V. L. : Non. Il n’existe pas d’addiction aux réseaux sociaux. En réalité, Twitter et Facebook sont des révélateurs de problèmes sous-jacents et préexistants. Alors, bien sûr, il existe parfois un symptôme de manque, mais celui-ci n’est pas suffisant pour prouver un véritable syndrome, un terme psychiatrique précis : l’addiction. En revanche, il est important d’être au clair avec soi-même lorsque l’on utilise les réseaux sociaux et de se poser des limites sur ce que l’on va y faire et y dire, pour ne pas connaître d’effet boomerang…

Crédit photo : AFP

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