"Vengeance porno" : la révolte des femmes au Texas

Publié le Lundi 28 Janvier 2013
"Vengeance porno" : la révolte des femmes au Texas
"Vengeance porno" : la révolte des femmes au Texas
Face aux sites qui permettent aux hommes de poster en ligne des images de leurs ex petites amies dénudées, des femmes se révoltent. Au Texas, elles sont vingt-cinq à s'être associées pour porter plainte contre le site Texxxan.com et son hébergeur qui ont publié des clichés d'elles à moitié nues.
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On appelle cela la « vengeance porno » : un amoureux éconduit s’amuse pour se venger d’une rupture à poster sur des sites Internet dédiés, et parfaitement illégaux, des photos de son ex-petite-amie dénudée. Ces clichés compromettants publiés à l’insu des jeunes femmes concernées sont devenus monnaie courante et de nombreux sites surfent sur cette nouvelle tendance de la photo porno amateur qui a pour vocation de « punir » une ancienne amoureuse et de régaler les indiscrets voyeurs du Web. Mais au Texas, des jeunes femmes ne l’entendent pas de cette oreille et ont décidé de s’associer pour porter plainte contre l’un de ces sites Internet. Dans le Wall Street Journal on peut ainsi lire le témoignage de Hollie Toups, 32 ans, enseignante à Beaumont (Texas), bernée par l’un de ses ex et qui a retrouvé d’anciennes photos d’elle à moitié nue sur le site Texxxan.com. « J’ai été exploitée », s’indigne-t-elle. En navigant sur le site, elle réalise alors qu’une douzaine de jeunes femmes de sa connaissance sont également victimes de leurs ex : plusieurs photos dénudées d’elles figurent sur le site. Scandalisée, la jeune femme décide de porter plainte, mais cela s’avère difficile : l’administrateur du site ne peut être localisé et le message qu’elle a envoyé au site est resté sans réponse.

Des poursuites longues et chères

Une vingtaine de jeunes femmes bernées par leur ancien petit-ami décident alors de s’associer à Hollie Toups pour poursuivre le site et son hébergeur, GoDaddy.com, devant la justice. Elles déposent une plainte le 18 janvier dernier contre le site et son propriétaire, sans trop d’espoir cependant. « J’aimerais que nous puissions bénéficier d’une protection légale plus robuste », déplore dans le Wall Street Journal Danielle Citron, professeur de droit à l’Université du Maryland, qui souligne que ces poursuites peuvent être très longues et coûteuses pour les jeunes femmes. Et d’ajouter : « si vous devez porter plainte en votre propre nom, l’atteinte à la vie privée peut être encore pire ». Erica Johnstone, une avocate californienne qui a déjà défendu une demi-douzaine de victimes de ces sites de vengeance porno, souligne quant à elle l’effet « dévastateur » que peuvent avoir la publication de ces clichés. D’où la volonté des vingt-cinq jeunes texanes de prendre cette affaire en main et de dire stop à cette forme de harcèlement sexuel en unissant leurs forces.

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