Les femmes actives et leur smartphone : drogue ou doudou numérique ?
Il est 7 heures : vous saisissez votre téléphone sur la table de nuit, éteignez le réveil, en profitez pour jeter un œil à la météo avant de trier rapidement les mails reçus pendant la nuit. Pendant votre douche, Spotify ou l’application de France Info vous permettent de vous réveiller en douceur. Un coup d’œil à l’appli RATP pour vérifier qu’il n’y a pas de retards sur votre ligne de RER, pendant que vous prenez votre petit déjeuner, et hop, vous filez au bureau. Dans les transports, vous profitez de la demi-heure de répit pour jeter un œil à l’agenda de votre aîné, prendre rendez-vous chez le pédiatre pour la cadette et confirmer la réservation avec votre meilleure amie au restaurant ce soir. À la pause-déjeuner, vous vous octroierez un peu de bon temps avec une dizaine de minutes de Candy crush, avant de discuter par SMS avec votre compagnon, qui vous rappellera de lui faire un virement sur votre compte commun pour les prochaines vacances… Ce scénario vous semble étrangement familier ? Bienvenue dans le quotidien des femmes actives qui mènent de front vie professionnelle et vie personnelle grâce à un allié de poids : leur smartphone. Polyvalent, connecté, multitâche, le mobile est devenu le couteau suisse digital indispensable, celui qui se glisse en toute discrétion dans le sac à main, voire qui remplace ce dernier. « C’est un véritable facilitateur de vie quotidienne », commente Stéphanie Tramicheck, directrice France de Pinterest, accro à son portable, aussi bien en tant qu’outil de travail qu’allié précieux dans ses moments de relaxation.
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Facilitateur de quotidien
Comme elle, 73% des femmes interrogées dans le cadre de l’étude Orange-Terrafemina pour Chérie 25* sur les femmes actives et leur smartphone le reconnaissent : le mobile est « particulièrement utile » pour gérer leur vie quotidienne, d’un point de vue pratique. Il faut dire que les applications qui facilitent le quotidien ont fleuri ces dernières années : informations pratiques (qui vont de la réservation d’une place de cinéma ou d’un billet de train à la consultation du programme télévisé et des prévisions météo du jour), géolocalisation (finies les heures à tourner en rond dans un quartier méconnu, votre smartphone vous guide) ou encore activités bancaires en ligne… De quoi faire gagner un temps précieux à des femmes qui jonglent de plus en plus entre une vie privée ultra-chargée et un agenda professionnel pas moins prenant.
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Elles sont ainsi 81% à déclarer utiliser leur téléphone pour trouver des renseignements pratiques, envoyer ou lire des mails (82%), s’informer de l’actualité (67%) ou encore regarder des vidéos (54%) : « C’est l'allié au quotidien pour être bien organisée, le complice qui permet de jongler entre le pro et le perso, celui qui nous permet d'être partout à la fois sur tous les fronts », estime l’une des membres du social panel regroupé par Treize articles - Web Lab.
Vie privée, vie pro : même bateau
À l’heure où les frontières entre les deux sphères sont d’ailleurs de plus en plus floues, l’utilisation du smartphone aide à s’y retrouver. Organisation, anticipation, planification : désormais, même la vie privée répond aux codes de la productivité professionnelle. Grâce à la réactivité permise par le mobile, les temps morts sont utilisés pour organiser ses moments de détente, prendre le temps de donner des nouvelles aux amis, d’envoyer un message aux enfants… « Il me rassure car il me permet de rester en contact avec mes proches, via les SMS beaucoup », commente ainsi l’une des femmes du panel. « Il est un lien permanent avec mes enfants lorsqu'ils sont à l'école ou à des activités extra scolaires », ajoute une autre. De même, le smartphone devient le média privilégié pour accéder aux réseaux sociaux : 63% des femmes interrogées disent ainsi l’utiliser pour aller sur les réseaux sociaux type Facebook, dont 38% confient le faire « très souvent ».
Attention, addiction ?
Indispensable dans la vie professionnelle, dans laquelle il permet d’organiser ses réunions, de regrouper ses prises de note, de passer ses coups de fil, mais également de plus en plus présent dans la vie personnelle, le smartphone ne risque-t-il pas de prendre trop de place ? De leur propre aveu, les utilisatrices ont souvent l’impression d’être face à une « drogue numérique ». « Je ne peux plus m’en passer », avouent-elles toutes. Mais le sociologue Serge Guérin, spécialiste du travail, nuance les dangers d’addiction. Le tout est une question d’équilibre, et de bien savoir comment on veut se servir de cet extraordinaire joujou. S’il faut savoir « domestiquer son mobile » en ne se laissant « pas dominer » par lui, « il est rassurant de se savoir en permanence connecté avec les gens que l’on aime », souligne-t-il.
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Car si l’on est si facilement accro à son portable, c’est aussi qu’il est finalement plus qu’un outil. Marlène Schiappa, présidente et fondatrice de l’association Maman travaille, l’avoue : le smartphone peut aussi être un « doudou d’adulte », celui avec lequel on se couche, qu’on emporte partout et que l’on n’abandonnerait pour rien au monde. « Il ne me quitte jamais, je l'ai toujours sur moi. Personne n'y touche », confie ainsi l’une des femmes du panel Terrafemina, rappelant que l’on investit beaucoup émotionnellement dans ce petit bijou de technologie. « Le téléphone regorge de votre intimité », confirme Serge Guérin. En le regardant, plus qu’un outil de communication, on y voit une passerelle vers nos amis, notre famille, les gens qui comptent. Difficile donc de couper le lien : alors que l’on laisse facilement son sac à main au vestiaire à la fin de la journée, le smartphone, lui, trône fièrement sur la table de chevet. Et réveille tous les matins 84% de ses utilisatrices.
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*D’après une étude de l’Observatoire Orange-Terrafemina pour Chérie 25 sur les femmes et leur smartphone. Étude qualitative réalisée par l’agence Treize articles auprès d’un panel online de 20 internautes de Terrafemina âgées de 18 à 60 ans, entre le 13 et le 16 février 2014. Étude quantitative réalisée par l’institut Polling Vox auprès d’un échantillon de 528 femmes possédant un smartphone, issu d'un échantillon de 950 personnes représentatif de la population des femmes françaises âgée de 18 ans et plus. L’ensemble des questions, à part les deux portant sur l’équipement en téléphone portable et en smartphone, ont été posées exclusivement aux femmes ayant un smartphone. Sondage en ligne réalisé du 20 au 25 février 2014.
