Lena Duham : la carrière de la Girl la plus décalée du moment en 5 (bad) buzz

Publié le Mercredi 12 Mars 2014
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Lena Duham : la carrière de la Girl la plus décalée du moment en 5 (bad) buzz
Lena Duham : la carrière de la Girl la plus décalée du moment en 5 (bad) buzz
Dans cette photo : Lena Dunham
Révélée en 2012 par sa série « Girls », Lena Dunham est devenue en un rien de temps l'icône de la génération Y. Féministe et girly, excentrique et branchée, la réalisatrice et scénariste dynamise l'humour au féminin en portant un regard piquant sur notre société. Au risque, parfois, d'aller peut-être un peu trop loin. Retour sur son parcours en 5 buzz.
À lire aussi

Girls : l'anti Sex and the City

Au printemps 2012, débarquait sur HBO Girls, rafraîchissante série qui dresse le portrait de quatre amies dans le Brooklyn branché d'aujourd'hui. Parmi elles, Lena Dunham, également créatrice et scénariste de la série, interprète Hannah Horvath, apprentie écrivain un brin égocentrique, qui vit encore aux crochets de ses parents et entretient des amours compliquées avec Adam, son « presque » boyfriend. Ni mince, ni vraiment jolie, mais dotée d'un sens aigu de l'autodérision, la jeune femme de 27 ans révolutionne en seulement 8 épisodes les « séries pour filles » en dynamitant les clichés, et s'impose rapidement comme une icône féministe.



À peine le premier épisode de Girls diffusé, Lena Dunham est encensée tant par la presse, qui voit en elle « la voix d'une génération ». Également adoubée par la profession qui lui a décerné 2 Golden Globes en janvier 2013, Lena Dunham inspire, au point que Random House lui offre 1 million de dollars pour écrire son premier livre, Not That Kind of Girl, à paraître en octobre prochain.

Le soutien osé à Obama

Forte de sa toute nouvelle notoriété, Lena Dunham est sollicitée en octobre 2012 par l'équipe Obama pour faire campagne en faveur du président sortant. Dans un spot de soutien hilarant d'une minute, la jeune femme joue l'ambigüité en racontant, face caméra, la première fois qu'elle a voté pour le candidat démocrate. « La première fois, ça ne doit pas être avec n'importe qui. Ça doit être avec un mec bien, qui comprend les femmes », minaude-t-elle, avant de confier : « J'ai voté pour Barack Obama ».



Si la vidéo cartonne sur le web, les républicains, eux, ont moyennement apprécié le double discours tenu par Lena Dunham, reprochant notamment à l'actrice d'être « insultante envers les femmes ». « Une fois encore c'est considérer les femmes comme des machines à sexe qui veulent toujours être sûres d'avoir leurs pilules et de pouvoir aller le jour suivant au planning familial, tout ça financé par Obama », a même déclaré Rush Limbaugh, un animateur radio ultraconservateur.

La modèle photoshoppée pour Vogue

Signe que la réputation de it girl de Lena Dunham est désormais bien installée, Vogue la choisit pour faire la couverture de son numéro de février, et lui consacre aussi un long portrait. Shootée dans les rues de New York par Annie Leibovitz, la photographe préférée de Hollywood, vêtue de créations signées Rochas, Alexander McQueen ou Céline, Lena Dunham est (presque) méconnaissable. Moins ronde, le grain de peau plus lisse... Très vite les médias soupçonnent Vogue d'avoir retouché les clichés. Au point que le mag féministe Jezebel se proposera d'offrir 10 000 dollars à celui qui lui fournira les photos originales.

Lena Dunham pour Vogue

Lors de son passage à Paris en janvier, Lena Dunham a réagi à la polémique. « Je comprends que pour les gens, il y ait une contradiction entre ce que je fais et que je puisse être sur la couverture de Vogue. [...] Je ne vois pas en quoi mettre une femme - photoshoppée ou pas -, une femme qui ne ressemble pas à celles de d'habitude en couverture, peut être une mauvaise chose », a-t-elle déclaré. Avant de confier à Slate : « Un magazine de mode, c'est un joli fantasme. Vogue n'est pas le magazine que vous ouvrez quand vous êtes à la recherche de femmes réalistes. C'est le magazine que vous ouvrez pour voir de beaux vêtements, de beaux endroits, vous échapper. J'ai le sentiment que si l'article reflète ce que je suis et qu'il se trouve que je suis en photo avec de beaux vêtements, de beaux hommes, des chiens mignons, quel est le problème ? Si vous voulez vraiment savoir à quoi je ressemble, allez regarder la série que je fais toutes les semaines ! »

L'invitée de luxe du Saturday Night Live

Ce samedi 8 mars, pour la Journée de la Femme, Le 8 mars, la mythique émission de NBC Saturday Night Live recevait Lena Dunham. L'occasion pour la star de Girls de faire preuve de se moquer d'elle-même dans une parodie hilarante de Noe, le prochain film de Darren Aronofsky. Les critiques lui reprochent son égocentrisme et sa propension à être systématiquement nue dans (presque tous) les épisodes de Girls ? Qu'à cela ne tienne : Lena Dunham est une fois de plus à poil dans une interprétation plutôt personnelle de la Genèse. Reprenant les codes de Girls, Eve apparaît aussi névrosée et bavarde qu'Hannah, son personnage. Quand Dieu lui enjoint de ne pas « croquer la pomme », elle lui répond : « C'est-à-dire ? Tu veux dire : je ne vous le conseille pas ou je ne le vous conseille vraiment pas mais en fait on peut ? »


La star des réseaux sociaux

Non seulement chouchoute des médias, Lena Dunham est aussi une communicante hors-pair. Star des réseaux sociaux, la jeune femme documente son quotidien à coup de clichés Instagram décalés et donne son point de vue sur l'actu via des tweets à l'humour ravageur.

Pourquoi prendre des quaaludes quand il y a des cheeseburgers ?

« On se voit ce matin. S'il-te-plaît, n'oublie pas de porter/apporter une culotte et un soutien-gorge, les deux sont importants. » Voici le texto que je viens de recevoir de quelqu'un avec qui je travaille.

Et ça paye : avec 1,46 million de followers sur Twitter et 794 000 abonnés Instagram, Lena Dunham est l'une des « twenty something » les plus influentes sur Internet. Mais même Lena Dunham, féministe assumée, n'est à l'abri d'un bad buzz. Il y a deux jours, en réponse à un internaute qui lui reprochait sa tendance exhibo, la jeune femme lui a très maladroitement répondu : « Va dire ça à mon oncle ! Il couche avec moi. » Se rendant compte que sa blague n'était pas du meilleur goût, Lena a finalement supprimé son tweet quelques minutes plus tard et présenté ses excuses aux twittos choqués. Preuve que lorsque l'on devient - malgré soi - « la voix d'une génération », il vaut mieux parfois tenir sa langue.

Je viens de faire et d’effacer une blague pas très drôle sur le viol. Désolée les mecs. Je suis vraiment fatiguée.

Dans l'actu