GloUp Challenge : les vilains petits canards prennent leur revanche

Publié le Vendredi 26 Décembre 2014
Antoine Lagadec
Par Antoine Lagadec Journaliste
GloUp Challenge : les vilains petits canards prennent leur revanche
GloUp Challenge : les vilains petits canards prennent leur revanche
GloUp, kezako ? Derrière ce mot valise, réunion de l'onomatopée « Gloup » et de l'expression anglaise « grow up » (grandir), se cache un challenge pas banal qui connait un fort succès sur le web depuis plusieurs mois. Décryptage.
À lire aussi


On vous entend déjà « Encore un challenge ? Il y a en marre ». Oui, sauf qu'ici, pas de saut d'eau glacée à se verser sur la tête, pas de susbstance inflammables sur le corps ni de « A l'eau ou un resto ». A l'inverse des concepts qui ont envahi la toile en 2014, le GloUp challenge n'exige pas de défi physique, mais se veut une ôde au regard positif porté sur soi.

Le principe : poster sur les réseaux sociaux une série de photo retrançant généralement sa propre évolution physique et stylistique au fil des années. La publication, généralement composée de 4 portraits, se termine si possible avec le plus avantageux. Une façon pour les vilains petits canards, dont nous avons tous un jour fait partie, de prendre leur revanche sur l'âge ingrat.



Une rapide recherche du hashtag #GloUpChallenge sur Twitter suffit à s'en convaincre. Sur les clichés souvenirs, le contraste est saisissant : enfance un peu potelée, dentition discutable de l'adolescence, acné récalcitrante, et finalement l'âge adulte. Celui où tout s'arrange, où tout se fixe, où chacun trouve, la plupart du temps, le style et le physique qui lui correspond.

« Réactualiser son statut »

A l'heure où le web en général, et les réseaux sociaux en particulier, sont le terrain privilégié des attaques personnelles (contre les femmes, contre les jeunes, contre des minorités, contre la différence...), le GloUp Challenge vient réinjecter une dose de discours positif (certes, sur soi) avec, en toile de fond, la volonté de prendre du recul sur sa propre image.

>> A LIRE : Selfies : une mode dangereuse pour les adolescents ? <<

Derrière ce micro récit autobiographique, le sociologue Olivier Glassey voit « une manière de se mettre en scène après la traversée d’une puberté souvent vécue comme difficile » et surtout « de réactualiser son statut, de se montrer sous son meilleur jour ».

Mais le chercheur de l'Université de Lausanne pointe également du doigt l'inévitable uniformisation révélée par ces photos. La dernière, toujours avantageuse, est souvent retravaillée, pour correspondre à une version standardisée de ce que nous considérons comme un physique attrayant.


Think things worked themselves out quite well ???? #GloUpChallenge

Une photo publiée par Saul Vandiver (@saulvandi42) le Déc. 12, 2014 at 11:16 PST

Appreciate the glo up ???? #gloupchallenge

Une photo publiée par Tyluhh???? (@tylerayeee) le Déc. 12, 2014 at 4:23 PST

Dans l'actu