Alerte Enlèvement : l'appli mobile lancée pour les fillettes de la Sarthe

Publié le Lundi 19 Septembre 2011
Alerte Enlèvement : l'appli mobile lancée pour les fillettes de la Sarthe
Alerte Enlèvement : l'appli mobile lancée pour les fillettes de la Sarthe
Le dispositif Alerte Enlèvement semble avoir encore prouvé son efficacité. Dans la Sarthe, deux fillettes enlevées samedi ont été retrouvées deux heures après le déclenchement de l’Alerte. Certains ont même reçu, pour la première fois, un push d’alerte directement sur leur téléphone via la nouvelle application « Alerte Enlèvement », conçue par l’association Casques Rouges. Explications de sa présidente, Nicole Guedj.
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Terrafemina : Dimanche, pour la première fois, une Alerte Enlèvement a été diffusée sur les téléphones mobiles, grâce à une application créée par votre association « Casques Rouges ». Comment fonctionne ce nouveau dispositif ?

Nicole Guedj : Les personnes qui avaient téléchargé l’application « Alerte Enlèvement » depuis son lancement en 2010 pour iPhone et Blackberry, ont reçu l’alerte sous forme de Push. Dans l’application, ils ont eu accès à toutes les informations diffusées dans les médias traditionnels au sujet de l’enlèvement des deux fillettes dans la Sarthe. Leur signalement, la possibilité de témoigner par téléphone ou e-mail et de partager l'information auprès de leur réseau par email, Facebook et Twitter.

TF : C’est vous qui avez travaillé à la création de l’Alerte Enlèvement en France. Qu’apporte le téléphone mobile au dispositif par rapport aux emails d’alerte et à la télévision ?

N. G. : Le dispositif Alerte Enlèvement a été mis en place en 2006, sur le modèle de ce qui existait aux Etats-Unis et au Canada, un système appelé « Amber Alert ». A l’époque j’étais secrétaire d’Etat aux droits des victimes, et j’étais déjà persuadée qu’il fallait étendre la couverture de l’Alerte à Internet, en plus de la radio, de la télévision et des messages dans les lieux publics. En 2009 un collectif de l’e-alerte enlèvement a été créé avec de grands acteurs de l’Internet (Orange, Google, Yahoo, Dailymotion, SFR, Free,etc). Puis en 2010, mon association Casques Rouges a remporté un appel d’offre de Proxima Mobile, le portail des applications citoyennes et d’utilité publique. Nous avons pu développer l’application pour iPhone et Blackberry, et la version Androïd sort dans quelques jours. Le but est évidemment de faire exister ce dispositif sur tous les médias existants pour donner un maximum de chances à l’enfant enlevé. Si tous les Français ne sont pas devant leur poste de télévision en plein après-midi, la grande majorité d'entre eux ne quitte jamais son téléphone portable. Nous voulons empêcher les ravisseurs de passer entre les mailles d’un filet géant que nous tendons avec cette Alerte.

TF : Pensez-vous que l’utilisation du mobile peut se généraliser pour les situations de danger et d’urgence ?

N. G. : Mon credo est d’asservir les technologies au service des victimes. Avec l’association Casques Rouges, nous avons créé des outils satellitaires pour rétablir la communication dans les zones sinistrées après une catastrophe naturelle, et un portail pour aider à la recherche des personnes disparues. Missing.net a été lancé lors du séisme au Japon.  

TF : Que sait-on sur ce qui a arrêté les ravisseurs des deux fillettes enlevées dans la Sarthe ? Ce système pourrait-il être amélioré et plus rapide ?

N. G. : Il semble que l’alerte ait dissuadé les ravisseurs dans la Sarthe, qui ne devaient pas être très loin et qui ont sans doute eu peur d’être repérés. D’où l’intérêt de déclencher au plus vite ce type d’alerte. Néanmoins il faut réunir un grand nombre de conditions avant cela. Il faut distinguer les signalements pour enlèvements sérieux, et les dizaines de milliers de cas de fugues. La condition sine qua non est que l’Alerte reste exceptionnelle, pour que la population se mobilise.

Télécharger l’application Alerte Enlèvement



Nicole Guedj

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