On a lu "Les deux messieurs de Bruxelles" : histoires d'amour par Éric-Emmanuel Schmitt

Publié le Mardi 27 Novembre 2012
Fanny Rivron
Par Fanny Rivron Journaliste
On a lu "Les deux messieurs de Bruxelles" : histoires d'amour par Éric-Emmanuel Schmitt
On a lu "Les deux messieurs de Bruxelles" : histoires d'amour par Éric-Emmanuel Schmitt
Éric-Emmanuel Schmitt, le plus populaire des écrivains français publie « Les deux messieurs de Bruxelles » (Éd. Albin Michel), un recueil de cinq nouvelles sur le cœur humain et l'amour sous toutes ses formes.
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L'auteur

Prof de philo déguisé en romancier, Éric-Emmanuel Schmitt est tout simplement l'auteur contemporain français le plus lu dans le monde. Grand spécialiste des vies imaginaires : il a écrit « L'Évangile selon Pilate » (la fin de la vie de Jésus vue par lui-même, puis par le préfet Ponce Pilate), « La part de l’autre », (une uchronie dans laquelle il imagine l’École des Beaux-Arts de Vienne accepter la candidature d’Adolf Hitler, changeant le cours de l’Histoire). Il est aussi l’auteur des grands succès de librairie et de cinéma « Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran », « Oscar et la Dame Rose » et « Odette Toulemonde ». Philosophe avant toute chose, il truffe ses textes de grandes interrogations mais laisse au lecteur le soin d’y répondre ; grand humaniste ensuite, il parle de l’amitié, de la maladie, de la mort et surtout de l’amour. Ses grands personnages obsessionnels : Jésus, Hitler, Mozart et les gens ordinaires qui donnent envie d’être heureux.

Le livre

« Les deux messieurs de Bruxelles », « Le chien », « Ménage à trois », « Un cœur sur la cendre » et « L’enfant fantôme », cinq nouvelles sur l’amour sous toutes ses formes : conjugal, clandestin, paternel, filial, mais aussi amour de l’art ou amour de l’humanité. On y croise un couple gay qui vit le mariage et la paternité par procuration dans l’ombre d’un couple hétérosexuel ; un Beauceron qui redonne foi en l’humanité à un ancien déporté de guerre, un étrange triangle amoureux entre une femme, son défunt mari compositeur et son nouvel époux, une mère qui préfère son neveu à son propre fils, et un enfant qui ne naîtra pas parce que ses parents le savent malade, entre autres.

Le mot de la fin

« Rêverait-elle de bourgogne ou de bordeaux, une vigne de beaujolais ne peut donner que du beaujolais ». C’est ainsi que l’auteur se décrit à la toute fin de son ouvrage. Et effectivement, on ne refera pas Éric-Emmanuel Schmitt. L’indécrottable optimiste et gentil humaniste livre ici cinq histoires à visée éducative et pleines de beaux sentiments, pour dire que la vie vaut la peine d’être vécue et que l’homme mérite de vivre, derrière lesquelles se cachent les questions éthiques et philosophiques qui lui tiennent à cœur et où affleurent les grands débats de la décennie : l’avortement thérapeutique, le mariage gay ou le don d’organes.

Le bon point

Pas fan des historiettes un peu sucrées ? Rendez-vous directement au journal d’écriture que l’auteur a inséré à la fin de l’ouvrage. « Il s’agit des passages de [son] journal concernant le livre en cours » et où il consigne les réflexions, pensées et anecdotes à l’origine de l’écriture de ses nouvelles. Les idées sans la fable, sans conteste la partie la plus intéressante du livre.

Crédit photo : eric-emmanuel-schmitt.com

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