On a lu "Park Avenue" de Cristina Alger : Dallas au pays de la finance

Publié le Mardi 19 Février 2013
On a lu "Park Avenue" de Cristina Alger : Dallas au pays de la finance
On a lu "Park Avenue" de Cristina Alger : Dallas au pays de la finance
Les grandes sagas familiales ont eu leur heure de gloire dans les années 80, et commençaient à sérieusement nous manquer. Heureusement, Cristina Alger a pondu un passionnant page-turner sur fond de crise financière, le tout dans un décor très Upper East où quelques dynasties Wasp devront faire face au scandale. Un régal pour les amateurs.
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L’histoire

Les Darling (les Ewing locaux) règnent sur Manhattan grâce à Carter, le patriarche, qui a bâti un empire financier avec Delphic, un fonds d'investissements qu'il a fondé avec Morty Reiss. Avec Inès, belle desperate housewife qui aime recevoir, il a eu deux filles, Lily et Meryll, qui ont toutes deux fait de beaux mariages, comme on dit dans ces milieux. Les gendres travaillent avec beau-papa, mais Paul, le mari de Meryll, supporte plutôt mal la situation. Pourtant, tout ce petit monde vaque de soirées de bienfaisance bling-bling en demeures de vacances confortables, dépensant sans compter cet argent tombé du ciel, ou plutôt de l’entreprise familiale qui affiche, malgré la crise, des résultats surprenants… Vous l’aurez compris, comme dans toute bonne intrigue où les dieux se sont approchés trop près du soleil, les Darling ne tarderont pas à subir une chute vertigineuse accompagnée d’un scandale médiatique comme seules les années 2000 savent en fabriquer (DSK, si tu nous lis…).

L’auteur

Issue d'une grande famille de la finance new-yorkaise (son père est mort le 11 septembre dans les tours), Cristina Alger est diplômée de Harvard et de la faculté de droit de New York. Elle a travaillé comme analyste financière pour Goldman Sachs et comme juriste pour Wilmer, Cutler, Pickering, Hale & Dorr. Ce livre est son premier roman.

L’ouverture

« En parcourant du regard la salle du Waldorf Astoria, Paul se demanda combien des invités avaient, comme lui, été licenciés. Ils semblaient tous détendus, confiants, épargnés par le maelstrom financier. Ils riaient comme ils l’avaient toujours fait, se racontaient les histoires de leurs enfants, leur projet pour le week-end de Thanksgiving. L’atmosphère était un peu plus lugubre que l’année précédente, mais guère. Les femmes étaient venues en robe de couturier. Peut-être de la saison précédente, mais ça, Paul n’aurait su le dire. Aux cous de ces dames étincelaient des bijoux qui passaient le reste de l’année dans un coffre-fort. Des limousines et des 4x4 avec chauffeurs patientaient en ronronnant devant l’hôtel. Bien entendu, tout cela n’était qu’une illusion. Ces gens dépendaient du secteur financier dans une ville qui elle-même dépendait du secteur financier. Qui parmi eux aurait pu affirmer qu’il n’était pas inquiet ? Personne. »

La réplique

« Nous gérons plus de quatorze milliards de dollars. Ça n’est pas rien. Il faut bien que les responsabilités soient partagés »

L’adoubement chic

« Un roman fascinant, peut-être le meilleur "produit littéraire" que nous ait donné la crise financière. » Jay McInerney

On aime

La pléiade de protagonistes Wasp et de desperate housewives bien croqués, et les personnages secondaires attachants et réalistes, la plongée dans le monde de la finance, l’ombre de Madoff et la scène du dîner de Thanksgiving, savoureux Festen made in Hamptons.

On aime moins

Certaines intrigues parallèles avortées, qui nous laissent un peu sur notre faim…

Pour qui ?

Les amateurs de page-turners, de séries télé et d’intrigues se déroulant à Manhattan, la mégapole qui vous broie après vous avoir porté aux nues.

Park Avenue en chiffres

457 pages, 22 euros pour 0,475g au format papier ; 14,99 € en livre numérique (28% d’économie mais les biceps en moins…).

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