"La vengeance d'une maîtresse" de Tamar Cohen, plongée dans une obsession amoureuse

Publié le Dimanche 05 Mai 2013
"La vengeance d'une maîtresse" de Tamar Cohen, plongée dans une obsession amoureuse
"La vengeance d'une maîtresse" de Tamar Cohen, plongée dans une obsession amoureuse
Premier roman de Tamar Cohen, « La vengeance d'une maîtresse » n'offrait aucune promesse particulière, et c'est souvent ce qui fait les plus étonnantes rencontres littéraires, de celles qu'on n'oublie pas aussitôt le livre refermé. Fascinante, haletante, angoissante parfois, la lente plongée dans la folie de cette maîtresse éconduite ne vous laissera pas indemne. Mais n'est-ce pas ce qu'on demande à un roman ?
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L'histoire

Sally a vécu une belle passion amoureuse avec Clive. Elle est mariée à Daniel, un mari terne dont elle s’accommode bon gré mal gré depuis les nombreuses années de construction mécanique de sa vie de mère de deux enfants. Clive, lui, est marié à Susan, ancien mannequin, parfaite femme au foyer de ce couple qui a réussi et que tous admirent. Sally et Daniel sont un des couple d’amis de Susan et Clive. Rien que de très banal, jusque là.

Lorsque s’ouvre le roman, la voix de Sally résonne déjà, et pour bientôt 376 pages denses, écrites à la 1re personne à la manière d’un journal intime. Sally n’aura de cesse de s’adresser à celui qui l’a quittée, et dont elle ne parvient pas à se détacher, sombrant peu à peu dans une morbide obsession qui la plongera dans une folie dévastatrice lui faisant oublier tout ce qui comptait jusque là à ses yeux, puis à se perdre complètement.

L’auteur

Tamar Cohen est journaliste freelance et vit à Londres avec son compagnon et ses trois enfants. « La vengeance d’une maîtresse » est son premier roman. Vous pouvez la suivre ou lui faire vos retours sur Twitter : @MsTamarCohen.

L’ouverture

« Une petite explication s’impose. Je sais, tu vas trouver tout ça incendiaire, malveillant, voire un peu tordu. Libre à toi. Mais rien n’est moins vrai. Voilà, j’ai décidé de voir une thérapeute, comme tu me l’as conseillé. Quelle délicate attention de ta part. "Je sais, pour toi, tout ça, c’est du charabia, c’est aussi ce que je pensais. Mais crois-moi, tu en ressentiras très vite les bienfaits", m’avais-tu encouragée de ta voix la plus chargée de sollicitude, juste après le Vendredi Fatidique, alors rongé par la culpabilité. »

La réplique

« Tu crois t’être débarrassé de moi. Tu penses avoir tiré un trait sur toute cette affaire. Si tu savais comme tu te trompes. »

On aime

La dissection au scalpel de l’état psychologique de la narratrice, qui rappelle le très troublant récit de Lionel Shriver We need to talk about Kevin dans sa construction, et le lien qui se tisse peu à peu entre l’œuvre et le lecteur, incapable alors de lâcher ce récit pourtant parfois gênant.

On aime moins

Certaines descriptions difficiles de l’état de délabrement de Sally, notamment lorsque ses propres enfants deviennent invisibles à ses yeux.

Pour qui ?

Les fanas de Liaison Fatale, les amateurs de thrillers psychologiques ou de psychologie féminine, tout simplement.

La vengeance d’une maîtresse de Tamar Cohen, Éditions JC Lattès, 376 pages, 12,50 €

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