Télévision connectée : la révolution en marche ?
Annoncée comme une véritable révolution, la télévision connectée peine à s’installer dans les foyers. Ce type de téléviseur permettant une connexion directe (par Wifi ou port Ethernet) ou indirecte (par l’intermédiaire d’un boîtier) à Internet équiperait, à l’heure actuelle, moins de 5 % des foyers français. Force est de constater que les nouveaux usages rendus possibles par cet équipement, et faisant d’Internet une nouvelle source de contenus consultables sur son petit écran, sont loin d’être entrés dans les mœurs. On estime d’ailleurs que 53 % des propriétaires actuels de télévision connectée n’ont jamais utilisé un quelconque service Internet sur leur appareil, que ce soit pour surfer sur la toile, se connecter aux réseaux sociaux ou simplement consulter leurs mails. Plus de la moitié des propriétaires d'une télévision connectée utiliseraient donc cette dernière comme une télévision classique. Mais Les experts restent confiants et anticipent un fort développement de cette technologie. Selon leurs prévisions, la quasi-totalité des téléviseurs vendus en 2012 seront connectés.
Une aubaine pour les Web TV
Une aubaine pour les nombreuses Web TV dont regorge Internet car le format télé est plus adapté à la diffusion et au visionnage de « Web séries », de « Web movies » ou de simples vidéos privées. Grâce à ce système, les télévisions diffusant, pour l’heure, exclusivement sur la toile ont donc la capacité de proposer un contenu à la télévision, ce sans posséder de canal, mais elles ont également une chance de voir leur nombre de téléspectateurs croître (au détriment des chaînes traditionnelles qui risquent, elles, d’assister à une fragmentation de leur audience). Les Français passant chaque jour plus de trois heures et demie devant leur petit écran, la télévision connectée ouvre ainsi un marché prometteur à d’autres sociétés que les chaînes télévisées.
Seule autorité habilitée en France à contrôler des contenus audiovisuels, le CSA s’est d’ores et déjà saisi du sujet. Devançant l’apparition de nouveaux usages liés à une interactivité accrue, le Conseil s’est en effet vu confier des compétences en matière de Web TV, de Web radio mais aussi de services de médias audiovisuels à la demande. Au-delà des évolutions technologiques, il aura pour rôle de réguler les contenus proposés, leur qualité, leur rémunération, leur intégrité et leur conformité aux valeurs fondamentales de notre société.
Le CSA à l’affût
C’est dans ce cadre qu’une commission de suivi des usages de la télévision connectée a été installée à la mi-février. Présidée par Emmanuel Galba, membre du CSA, en charge du groupe de travail « Nouveaux services et Internet », celle-ci se réunira au moins une fois par trimestre et visera à établir un état des lieux quantitatif et qualitatif quant à cette technologie, mais aussi à émettre des recommandations et des propositions. Un travail qui devrait tendre vers trois objectifs prioritaires : la liberté du téléspectateur, la pérennité du financement de la création et de la production d’image et, enfin, le respect des valeurs républicaines telles que la protection de l’enfance, la préservation du pluralisme politique et la lutte contre les discriminations, entre autres. « La TV connectée peut comporter des risques », confiait en effet Michel Boyon, président du CSA, lors de l’installation de la commission, en admettant toutefois n’avoir « aucune idée de ce que sera cette télévision connectée dans les prochaines années ».
Crédit photo : Comstock
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