Quand le sport féminin a ses 24 heures de gloire

Publié le Samedi 24 Janvier 2015
Quand le sport féminin a ses 24 heures de gloire
Quand le sport féminin a ses 24 heures de gloire
Dans cette photo : Christine Kelly
Ce samedi 24 janvier sera placé, dans toute la France, sous le signe du sport féminin. Après le succès de la première édition en février 2014, les « 24 heures du sport féminin » sont de retour. Et pour cause, malgré de timides progrès, les athlètes féminines, toutes disciplines confondues, pâtissent toujours d’un manque de visibilité dans les médias.
À lire aussi


Après une première édition couronnée de succès le 1er février 2014, les « 24 heures du sport féminin » sont de retour ce 24 janvier 2015, pour la deuxième année consécutive. Initiée par Christine Kelly, ancienne journaliste, membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et présidente de la mission Sport, cet événement vise à offrir davantage de visibilité au sport féminin, sous le parrainage, cette année, de la basketteuse Sandrine Gruda, de la footballeuse Laura Georges et de Vincent Parisi, champion du monde 2012 de ju-jitsu. Organisé avec le partenariat de l’association Femix’Sport, des secrétariats d’État aux sports et aux Droits des femmes et du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), ces 24 heures rassembleront des centaines d’acteurs du milieu sportif ainsi que des dizaines de médias français et internationaux autour d’un même objectif.

Des retransmissions sportives en hausse

Une jolie cohésion dont Olivier Schrameck, président du CSA, s’est félicité lors de la conférence de presse de lancement de l’initiative. « Avec les "24 heures du sport féminin", nous ouvrons pour la seconde fois une période de mobilisation collective des médias audiovisuels, des pouvoirs publics et du mouvement sportif pour promouvoir la pratique et l’exposition médiatique du sport féminin. Un très large éventail des médias, radios et télévisions - parmi lesquels je relève particulièrement les médias francophones, belges, suisses, européens, panafricains et internationaux - organisent, pas seulement durant une journée, mais pendant une semaine entière, une programmation spéciale autour du sport féminin », a-t-il détaillé.

En effet, pendant toute la durée de l’initiative, les chaînes de télévision et les radios recevront sur leurs antennes des personnalités politiques et sportives et mettront le sport féminin à l’honneur à travers des reportages, des magazines de plateaux ou encore des retransmissions de compétitions sportives. En outre, et afin que le grand public prenne physiquement part à l’initiative, des manifestations auront lieu aux quatre coins du pays.

Une couverture médiatique exceptionnelle pour le sport féminin qui souffre encore et toujours d’un cruel manque de médiatisation, et ce, malgré de timides progrès. Fin 2014, 15% seulement des retransmissions sportives étaient féminines. Elles ne représentaient que 7% du volume horaire globale à la fin 2012. « D’ores et déjà nous avons pu observer grâce à nombre de médias, notamment aux chaînes thématiques sportives, le doublement en deux ans de la part du sport féminin à la télévision, en particulier dans des situations de handicap sur lesquelles une attention particulière est portée cette année », a d’ailleurs confirmé Olivier Schrameck. Toutefois, au regard des 85% de retransmissions de compétitions masculines, cette évolution paraît négligeable. Pire, elle est représentative du déséquilibre dont sont victimes les athlètes féminines.

Des athlètes féminines sous-estimées

Ainsi dernièrement, deux actualités ont particulièrement mis en lumière cette différence de traitement. Le 17 janvier dernier, L’Equipe Magazine publiait son Top 40 des « sportifs préférés des Français ». Un classement ne comportant qu’une seule représentante féminine en la personne de Jeannie Longo, à la 13e place ex-aequo. Rien d’étonnant à ce résultat quand on sait que pour réaliser ce palmarès, une liste de 50 noms de sportifs a été proposé aux répondants, cette dernière ne faisant figurer que quatre noms de femmes.

Autre coup dur dans le combat pour la valorisation du sport féminin : la décision de la Fédération internationale de Football de faire jouer les athlètes sur du gazon synthétique lors des rencontres du Mondial féminin qui se déroulera l’été prochain au Canada. Un traitement discriminatoire que la Fifa explique par le coût prétendument trop élevé de l’entretien d’une pelouse naturelle au pays du sirop d’érable. Pourtant, de nombreux experts s’accordent sur le fait que la fédération ne prendrait jamais le risque d’imposer aux hommes de jouer sur du gazon artificiel, ce dernier étant réputé peu propice au beau jeu. Preuve que, malheureusement, la route est encore longue pour que le sport féminin ait enfin la considération qu’il mérite.