Working Dads : paroles de papas hyper impliqués et débordés

Publié le Mercredi 12 Décembre 2012
Working Dads : paroles de papas hyper impliqués et débordés
Working Dads : paroles de papas hyper impliqués et débordés
Ils nous feraient presque craquer, les papas d’aujourd’hui, stressés à l’idée d’arriver en retard à la crèche après leur dernière réunion. D’après l’enquête « Working Dads » menée par l’institut CSA et Terrafemina, 63% des pères actifs aimeraient pouvoir aménager leurs horaires pour être plus présents pour leurs enfants. Comment gèrent-ils leur quotidien et jusqu’où sont-ils prêts à aller dans leur rôle de père ? Témoignages de papas poules décomplexés.
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Une bonne majorité de pères actifs se verraient bien finir plus tôt de temps en temps pour gérer un peu plus la vie familiale. C’est ce qui ressort de l’étude « Working Dads »* menée par l’institut CSA avec Terrafemina. Pour creuser ce sujet à forte valeur ajoutée pour nous, les femmes, quelques papas se sont confiés sur leur gestion du quotidien pré et post crèche. 

Les horaires, ils gèrent

Bonne surprise, notre échantillon se dit particulièrement impliqué dans l’agenda familial. Nicolas, 32 ans, confie avoir appris à mieux gérer ses horaires depuis l’arrivée de sa petite Léa : « impossible de sortir à 20h ou 21h quand il faut être chez la nounou à 19h ! Alors, on se lève plus tôt pour commencer plus tôt et finir plus tôt. » Grégory, 37 ans, chef d’entreprise, dépose Jeanne (4 ans) et Tess (2 ans et demi) tous les matins à l’école, et confie rogner sur son « temps de travail effectif » pour « rentrer à la maison avant qu’elles se couchent ». Il rêve secrètement d’embaucher une personne de plus pour se dégager encore quelques heures avec ses « princesses ». 

Répartition des tâches à 50/50

Chaque jour, Alexandre, 32 ans, arrive lui aussi une heure plus tôt à son travail, pour repartir avec une heure d'avance récupérer Manon, 6 mois : « Dès 18h, c'est parti pour le grand sprint pour arriver avant la fermeture de la crèche. Bien entendu, il s'agit d'organisation avant tout ». Une fois à la maison, le couple « se relaie non-stop » pour la tranche horaire fatidique : le 18-20. « Si l'un déshabille Manon, l'autre fait couler le bain. Pendant que le bain est donné l'autre prépare le biberon. Pendant que l'un donne le biberon l'autre prépare la chambre pour le coucher puis le dîner, etc. » Du travail d’équipe imposé par la nouvelle donne (Manon) qui a permis une réorganisation générale des tâches domestiques (ménage, etc.) « pas désagréable » selon le papa. Nicolas avoue que pour s’occuper du bébé (bain, couches) « Maman assure plus que Papa », qui en contrepartie « gère plutôt les courses, la popote, le repassage ». 

Des choix et des concessions dans la vie pro

Chez Ludovic, l’arrivée d’une petite fille entraîne un remaniement de planning pour les deux parents, et pas question pour la maman de renoncer à ses responsabilités : « Nous aurons une journée par semaine chacun seul avec elle, le samedi à trois et, pour les autres jours, je serai amené à la récupérer plus souvent le soir, à cause des semaines de bouclage de ma femme, journaliste. ». Pour sa part l’épouse de Grégory a diminué son activité à 80% : « C’est un choix que nous avons fait ensemble pour qu’elle passe plus de temps à garder les enfants plutôt que de les faire garder », explique-t-il. De même pour le papa de Manon, l’éventualité de changer ses habitudes de travail n’est pas encore à l’ordre du jour : « Difficile d'aménager des plages pour travailler de chez soi, et même impossible avec bébé qui hurle à côté ou qu'il faut surveiller. Il faut surtout se tenir à de nouveaux horaires, s'imposer et les respecter pour ne pas se faire dépasser ». Nicolas est le seul à envisager un passage de son temps de travail à 80%, « c'est un calcul à faire pour intégrer les frais de nounou économisés par rapport à la perte de revenu ».

« L’homme a changé »

Incités à s’engager davantage dans la vie quotidienne de leurs enfants et motivés pour le faire, la plupart des papas constatent un grand écart entre la génération de leurs pères qui visiblement « n’a pas changé beaucoup de couches » et leur propre vision du rôle. « Nous sommes les opposés », affirme Grégory au sujet de son père. « Je pense que la génération précédente se reposait énormément sur l’épouse, alors qu’aujourd’hui nous sommes des papas très impliqués dans la vie de nos enfants, la question est de savoir si c’est parce que les modes de vie ont changé ou si c’est juste parce que nous avons eu nos enfants plus tard, et que nous avons eu plus de temps libre avant. » Alexandre pense également être beaucoup plus présent, « attentionné avec cette envie d'aider et d'éduquer au mieux [sa] fille ». Il l’explique par l’absence de son père pendant son enfance : « Je ne veux pas reproduire la même erreur ». Il ne serait pas contre l’idée de faire passer l’instinct maternel de l’autre côté. Pour lui c’est une question d’évolution des mentalités : « L'homme a changé » et tous les papas « se sentent l'âme d'une maman... et même souvent plus que la maman. »

*Etude « WAD/Working Dads : L’articulation des vies professionnelles et familiale », réalisée par l’Institut CSA en partenariat avec Terrafemina en deux volets, du 29 août au 21 septembre 2012. Un volet quantitatif auprès de 310 pères actifs interrogés par téléphone, un volet qualitatif via un forum en ligne de 16 pères actifs de profils variés (en couple, seul, avec conjointe qui travaille ou non). Les résultats détaillés de cette étude en souscription sont disponibles auprès de l’institut CSA ou de la rédaction de Terrafemina.

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