Contrats précaires : l’Etat, champion de France des CDD

Publié le Jeudi 10 Janvier 2013
Contrats précaires : l’Etat, champion de France des CDD
Contrats précaires : l’Etat, champion de France des CDD
Dans cette photo : François Hollande
Alors que patronat et syndicats doivent se retrouver jeudi et vendredi une dernière fois pour tenter d'arracher un compromis sur la « sécurisation de l'emploi » souhaitée par François Hollande, la fonction publique est montrée du doigt. Elle est en effet le premier utilisateur de contrats courts.
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Alors que syndicats et patronat n’ont plus que deux jours pour tenter d’arracher un compromis sur la « sécurisation de l'emploi » la fonction publique est montrée du doigt. En cause ? Son utilisation des contrats courts. En 2010, elle employait 898 000 contractuels, soit 17,2% des effectifs. « On parle souvent des précaires dans le secteur privé. Il y en a beaucoup dans la fonction publique » soulignait ainsi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, le 4 janvier dernier. On se souvient notamment du cas, évoqué la semaine dernière, de cette ingénieure scientifique limogée après 12 CDD et onze années passées dans un centre de recherche de Nantes.

En effet, contrairement au privé, les contrats sont renouvelables à de nombreuses reprises, et ne permettent pas d’obtenir de prime de précarité ni de les même droits que les fonctionnaires. Le chef de file de la CFDT a déclaré à l'AFP : « L'accord qui est négocié, il faudra qu'il s'applique aussi un jour dans la fonction publique (…) J'ai coutume de dire que les contractuels sont parfois encore moins couverts malheureusement par des garanties que dans le secteur privé ».

L’une des principales discussions –et point de blocage- de l’accord sur la « sécurisation de l’emploi » porte d’ailleurs sur la taxation des CDD qui aurait pour objectif de pénaliser les entreprises qui abusent de ces contrats courts. Autre enjeu majeur de cette réunion : les entreprises souhaitent plus de flexibilité pour réduire leurs dépenses salariales sans passer par un plan social, et pour réorganiser leur activité sans être contraintes par un plan de sauvegarde de l’emploi.

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