Discrimination au travail : un Français sur trois s'en dit victime, les femmes en tête

Publié le Lundi 14 Janvier 2013
Discrimination au travail : un Français sur trois s'en dit victime, les femmes en tête
Discrimination au travail : un Français sur trois s'en dit victime, les femmes en tête
Les Français sont de plus en plus nombreux à s'estimer victime de discrimination au travail : que ce soit du à leur sexe, leur âge ou à une maternité, ils sont ainsi 30% à déclarer avoir subi des inégalités professionnelles. Sans surprise, les plus touchées sont les femmes. Et la crise ne devrait rien arranger.
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En janvier 2012, un Français sur quatre se déclarait victime de discrimination au travail. Le baromètre réalisé par l'Ifop pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du Travail (OIT) et rendu public ce lundi 14 janvier montre que ces chiffres vont crescendo : près d'un actif sur trois qui désormais se déclare concerné. Selon la même enquête, 34% ont des sondés ont été témoins d'au moins une discrimination, et selon eux la détérioration du marché de l'emploi a une forte influence sur la multiplication des discriminations au travail. Ainsi, pour 81% des personnes interrogées, la crise ne ferait qu'augmenter les risques d'être concerné.

Les femmes sont les plus discriminées

Parmi les critères principaux de discriminations cités par les victimes, peu de surprise : ce sont toujours l'âge, le sexe et les situations de grossesse ou de maternité qui sont les plus visés. Ainsi, l'âge a déjà été un obstacle pour 32% des salariés du privé (contre 20% des fonctionnaires). 22% des actifs interrogés (26% dans le public) citent le sexe comme cause de discriminations subies. Enfin, la grossesse ou la maternité (21% et 24%) sont les critères discriminants qui arrivent sur la troisième marche du podium. Autant d'obstacles qui sans surprise touchent majoritairement les femmes : ces dernières sont encore les plus désavantagées par rapport à leurs collègues masculins.

Des mauvais points pour les personnes obèses ou syndiquées

Au-delà de ces critères, les Français estiment qu'à compétences égales, d'autres facteurs peuvent entrer en jeu au moment de l'embauche et défavoriser un actif : être atteint d'une maladie grave ou chronique est cité comme étant le premier obstacle pour être embauché ou progresser dans la carrière (69% dans le public et 65% dans le privé), devant le fait d'être handicapé (57% et 53%) ou encore d'être obèse (56% et 48%) ou transsexuel (48% et 47%). 25% des personnes interrogées pensent également qu'être syndiqué peut être un inconvénient (34% dans le public). Face à ces risques de discriminations, 99% des personnes interrogées (98% dans le public) estiment que la lutte contre les inégalités est une priorité. Et pourtant, difficile de faire évoluer les comportements et mentalités : aujourd'hui, encore quatre victimes sur dix ne signalent pas les discriminations qu'elles subissent, estimant que cela ne changerait rien à leur situation.

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