Cours en ligne : chacun cherche son MOOC

Publié le Mardi 18 Juin 2013
Cours en ligne : chacun cherche son MOOC
Cours en ligne : chacun cherche son MOOC
Ils existent aux États-Unis depuis 2008. Les MOOCs (pour « Massive Online Open Courses »), des cours à distance ouverts à tous, débarquent en France depuis quelques mois. À la rentrée, Polytechnique et Paris 1 Panthéon-Sorbonne se lanceront eux aussi dans cet enseignement en ligne nouvelle génération. Une révolution pour la formation et les salariés en mal de reconversion.
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Mais de quoi s’MOOC-t-on ? Le cours en ligne, est-ce vraiment une révolution ? Oui répond Rémi Bachelet, enseignant à Centrale Lille à l’origine d’une des premières expériences françaises de MOOC : « Avec eux, on se moque de la géographie, du manque d’argent, du niveau d’étude et des horaires auxquels on travaille. » Mais attention, rien à voir ici avec de simples cours en ligne. Les Massive Online Open Courses sont un dispositif pédagogique « événementiel. » Le temps d’une session, un groupe d’étudiant travaille en communauté autour d’un sujet en choisissant son niveau : classique ou avancé. Et le rythme est serré : chaque semaine, un cours est mis en ligne, une conférence est organisée, un travail est à rendre, et celui d’autres élèves est à évaluer.

85% de salariés et de chômeurs adeptes des cours en ligne

Et si aux États-Unis des dizaines de milliers d’inscrits les utilisent chaque année pour se former, le phénomène ne fait que débuter en France. Sous l’impulsion de ses anciens élèves, Polytechnique lancera trois MOOCs à la rentrée sur les probabilités, les algorithmes et la théorie des distributions. Paris 1 en débutera un en droit et Paris Dauphine y réfléchit encore. Rémi Bachelet, enseignant à Centrale Lille, est à l’origine de l’un des premiers MOOC français : « Gestion de projet. » Pour sa première session, ouverte à tous, seuls 14% étaient étudiants. Les 86% restants étaient salariés ou en recherche d’emploi (13%). « Les Moocs sont utilisés en formation continue par des personnes qui n’auraient peut-être pas pu y avoir accès », souligne le professeur. Certes, mais avec quelle reconnaissance ?

Car, si les MOOCs donnent lieu à un certificat de réussite, rien ne garantit que le porteur du diplôme est bien celui qui l’a passé. La valeur en est donc toute relative : « Pour moi, ce n’est pas l’essentiel, insiste Rémi Bachelet. C’est une expérience sur le CV comme une autre, au candidat ensuite de démontrer ses capacités. Un diplôme ne donne jamais la certitude d’être efficace sur le terrain. » Mais pour ceux qui le souhaiteraient, des services payants « freemium » peuvent être proposés en plus, comme un tutorat, un accompagnement pour les entreprises qui souhaiteraient former leurs salariés ou pour le passage d’un examen avec diplôme à la clef. « Nous réfléchissons encore au modèle économique, mais ce qui est certain, c’est que les MOOCs doivent rester gratuits et accessibles à tous. »

MOOC : la France en retard

Mais côté professeur, tous ne partagent pas l’enthousiasme de Rémi Bachelet. « Certains ont peur de disparaître. Pourtant, on n’a jamais eu ce questionnement avec les manuels scolaires ! Il faut simplement savoir les utiliser. Les universités n’ont pas le choix : soit elles créeront les MOOCs, soit elles y inscriront leur élèves et les accompagneront. Il existe une offre pléthorique aux États-Unis, nous sommes en retard en France. Si nous ne nous y mettons pas, nous verrons nos étudiants partir à l’étranger. » Et les salariés français seront confrontés à une offre francophone très limitée…

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